Société

Des cadres des SIG surpris d’apprendre que le cahier des charges de leurs subordonnés ne contient aucune obligation de leur servir de tabouret

A Genève, plusieurs cadres des Services industriels ont récemment été très surpris d’apprendre que leurs subordonnés n’étaient pas contraints à leur servir de tabouret. Le service des ressources humaines a été prévenu et devrait adapter rapidement les contrats de travail en conséquence. 

Pas plus – certains diront que cela tombe sous le sens – qu’ils n’ont le droit de se servir de leurs subordonnés comme chauffeurs privés, électriciens ou plombiers, les cadres des Services industriels de Genève (SIG) n’ont pas à exiger des collaborateurs qu’ils leur servent de tabouret. Voilà la conclusion des baveux mandatés en fin de semaine passée pour étudier les modalités des contrats de travail des employés des SIG et communiquée ce lundi par l’établissement public autonome. Vendredi dernier, nos confrères et futurs chômeurs de la Tribune de Genève révélaient en effet que des tâches pour le moins douteuses et potentiellement situées en dehors voire à des années-lumière du cahier des charges des collaborateurs étaient parfois confiées à certains travailleurs et que, par exemple, un cadre des SIG utilisait les employés comme chauffeurs privés. Si cette pratique plus que courante au sein de T-Shit Group, dont fait partie la Rédaction de la Biturne de Genève, n’a choqué personne dans nos locaux où les stagiaires – qui n’ont de toute façon pas le droit de s’exprimer sans l’accord écrit de leurs supérieurs – sont régulièrement confondus avec des sacs de frappe, des plantes vertes ou encore des repose-pieds, elle a néanmoins valu à son hauteur au sein des SIG une condamnation pour gestion déloyale ainsi que quelques six mille francs d’amende.

« Une honte ! », selon ses collègues cadres. Opprobre cependant un peu particulière puisqu’elle est censée affubler non pas le condamné mais bien l’institution, perçue comme incohérente : « Nous avons toujours traité nos subordonnés comme des moins que rien et là, comme par hasard, parce que des journalistes pondent un mauvais papier sur nos pratiques de gestion des ressources humaines, on en fait tout un plat ! », décrient ainsi plusieurs cadres des SIG. « Le pauvre ! Dire que, pour ma part, j’emploie mes stagiaires à faire mes courses, trier mes trombones ou à me masser le dos quand mes douleurs se réveillent ! », relativise l’un de ses amis et collègues. 

Mise ainsi dos au mur par ses cadres unanimement du côté du pauvre diable condamné par la justice pour être le seul qui, finalement, s’est fait prendre alors que les employés sont traités de la sorte voire plus pitoyablement encore dans chaque organisation que Dieu fait, la direction des SIG a d’ores et déjà promis de « faire le nécessaire » au niveau des contrats qui déterminent la nature des relations de travail en son sein, notamment entre cadres et employés. Concrètement : « Le fait qu’il n’y soit pas écrit noir sur blanc que les employés sont les petites choses de leur(s) supérieur(s) hiérarchique(s) est une erreur à laquelle nous allons rapidement remédier en proposant aux collaborateurs l’option suivante : amender leur contrat de travail en ce sens, ou nous quitter », précise la direction des ressources humaines. Voilà qui, en cette période de changement d’horaire, devrait remettre les pendules de tout le monde à l’heure et permettre d’assurer la continuité des choses dans le meilleur des mondes où tout va pour le mieux. 

La Rédaction. 

Crédit photo : “Quartier Libre SIG @ Pont de la Machine @ Genève” by *_* is licensed under CC BY 2.0.

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