La Caisse de prévoyance de l’État de Genève change de cap et privilégiera désormais les investissements dans les énergies fossiles plutôt que dans des obligations souveraines israéliennes. Une décision politique, notamment motivée par l’idée selon laquelle prêter de l’argent à un État génocidaire n’est pas la meilleure décision d’investissement qui soit.
Non, il ne s’agit pas d’un énième coup du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) qui aurait putsché le conseil d’administration de la Caisse de prévoyance de l’État de Genève (CPEG) pour y coopter ses ouailles et prendre des décisions allant dans le sens de ses objectifs politiques. Si la CPEG se départira de ses obligations souveraines de l’État d’Israël avant leur terme, c’est parce que même les fonctionnaires de l’État de Genève – que, d’ordinaire, rien n’affecte sauf une détérioration de leurs conditions de travail – sont désormais animés par une certaine morale que l’on pourrait subsumer en ces termes : « Dedieu Netamachin là, il pourrait quand même arrêter de bombarder des civils et de déclencher des guerres aux quatre coins du monde ! ». Mieux vaut tard que jamais.
Reste que l’argent versé par les cotisants est là et qu’il ne demande qu’à être investi sur les marchés financiers. Chose qui sera faite. Dans les énergies fossiles… Plus particulièrement auprès de TotalEnergies, Chevron, ExxonMobil ou encore Vistra, à savoir l’un des principaux fournisseurs d’électricité issue du nucléaire, destinée à alimenter les centres de données ainsi que les grands modèles de langage détenus par des multi-milliardaires technosolutionnistes qui ne veulent, selon nos sources, que le bien à l’humanité. « J’ai entendu dire que Patrick Pouyanné – NDLR: le pédégé de TotalEnergies – était vraiment un chic type et que l’environnement lui tenait vraiment à cœur ! », soulignait à cet égard le directeur de la CPEG durant sa conférence de ce matin. Et ce dernier d’ajouter : « Cet engagement pris, j’espère que les Vert-e-s retireront leur résolution déposée au Grand Conseil ! Il n’y avait pas besoin d’en arriver là pour que nous agissions ! »
Tout est bien qui finit bien, en somme. À la CPEG, on ne financera plus les bombes, mais les barils. Désormais, chaque franc désinvesti de Tel-Aviv servira à réchauffer les cœurs et la planète, de Houston à Paris la Défense, en passant par les mines d’uranium du Niger. En voilà une belle transition, celle du phosphore blanc aux particules fines, pleine d’amours et d’intérêts composés.
La Rédaction.
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