Contrairement aux humains qui souffrent aujourd’hui de maux de têtes, d’irritations des yeux, de difficultés respiratoires voire d’hématomes, les vitrines des magasins de la Rive gauche se portent à merveille, a indiqué ce matin le porte-parole de la police genevoise. Sans une brave intervention de la police genevoise, les choses auraient pu être totalement différentes.
Plus de peur que de mal. Les vitrines des magasins sis Rive gauche n’ont pas pu être atteintes – et, ainsi, dégradées – par les manifestants pacifiques venus demander l’arrêt du génocide en cours dans la bande de Gaza, a annoncé ce matin le porte-parole de la police cantonale genevoise. « Ceci grâce au flair et à l’intervention de nos Rambos de service, qui ont usé d’un maximum de grenades lacrymogènes et de notre canon à eau flambant neuf pour empêcher les mineurs et les personnes âgées nassées sur le Pont du Mont-Blanc d’atteindre la Rue du Rhône », précise ce dernier.
Les familles des vitrines se disent, à cet égard, « rassurées » et « fières » de nos policiers accomplissant leur devoir sans trop se poser de questions – NDLR : en ont-ils seulement les capacités intellectuelles ? Certaines, promettent par ailleurs de soutenir ce service public indispensable au maintien de la paix sociale au détriment, notamment, de « toutes ces choses inutiles » tel que les programmes de formation pour les chômeurs ou l’Hospice générale, laquelle, pour paraphraser un éminent bonhomme, « coûte un pognon de dingue » pour les résultats que tout un chacun connaît. C’est-à-dire aucun.
À l’heure où les urgences débordent, où les loyers explosent et où les travailleurs peinent à joindre les deux bouts, il est rassurant de constater que la République bananière et canton de Genève sait mettre ses priorités là où ça compte : protéger le verre trempé de Chanel et Cartier, patrimoine immatériel de l’humanité. Grâce à la vigilance de nos forces de l’ordre, les Genevois pourront du reste continuer à admirer sans crainte des sacs à 10’000 balles derrière des vitrines bien lustrées… Tout en s’emplissant les poumons d’un bon air lacrymogène bien frais.
La Rédaction.











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