C’est une première dans l’histoire de la Suisse ! Un banquier d’affaire a décidé d’arrêter les montages fiscaux et de régler son dû à l’État fédéral. Décryptage et histoire d’une pratique peu courante.
Jean-Marie Schmidt n’est pas d’un naturel affable mais a toujours été droit sans ses Birkenstock, notamment lorsqu’il s’est agi, durant des décennies, d’échapper à la ponction fiscale « inique » qu’il subissait étant donné son salaire annuel à sept chiffres.
De longues années durant, celui-ci voyage au gré de son argent : allant du Panama aux îles Caïmans ; de Gibraltar aux îles vierges britanniques, et pourquoi ? Pour y déposer son pécule et s’assurer que son fils, le fils de son fils, tout comme le fils du fils de son fils, bref, pour s’assurer que sa descendance ne manque de rien. Tout ça parce que le père prévoyant qu’il est estime qu’on ne mène pas une vie décente lorsqu’on possède un revenu mensuel de moins de cinquante mille francs.
Or, c’était sans compter un séjour à Damas où il fit la rencontre non pas d’une jeune persane aux cheveux noirs, longs et ondulés, nez aquilin, parfum senteur sable d’Orient – non, ça c’est pour les stéréotypes qu’on se fait des femmes syriennes – mais où Jean-Marie Schmidt fit la rencontre d’un marchand de poissons qui sut lire dans les lignes de sa main moite. Il lui annonça alors : « Mon ami, tu mourras d’une vasectomie si tu ne paies pas tes impôts ! ». Le ton était donné et Jean-Marie Schmidt prit sur lui de remplir les fiches d’imposition, bien qu’il ne sût pas une seule seconde comment compléter les champs laissés vide ni s’il devait mentir, dire la vérité, déclarer son ouvrier thaïlandais à qui il offre une gîte dans sa cave en échange de ses services de maison.
Face à l’inconnu, et ne pouvant se montrer en faculté de sociologie de l’Université de Genève – là où on apprend à déchiffrer les fiches d’impôt de même que celles du chômage – Jean-Baptiste Schmidt doit prendre des cours à l’Université populaire. En effet, ses amis de HEC se seraient définitivement raillé de Jean-Baptiste s’il l’avaient vu rentrer dans une salle aux côtés des bobos en sarouel déambulant dans les couloir d’Uni Mail…
À l’Université populaire cependant, manque de pot… Car J-B se fait dépouiller par une bande de révolutionnaires marxistes, laquelle voit d’un mauvais oeil l’intrusion d’un homme affublé d’un costume trois pièce dans le bouge qui leur sert habituellement de salle de classe.
Médusé, ne sachant où s’adresser pour remplir la fiche sans laquelle il ne peut compléter son objectif de devenir un citoyen modèle, J-B se met alors à pleurer au milieu de la rue de la Servette. Nu désormais, car son costume lui a été arraché par ces marauds de l’Université populaire, il impressionne tous les passants par la longueur de ses jambes élancées qu’il entraine régulièrement à la course à pied. C’est alors que l’une d’elle s’arrête. Elle le questionne : « Tout va bien Monsieur ? ». Elle porte un pull-over Desigual. Jean-Baptiste ne peut adresser la parole à un individu qui possède de si mauvais goûts. Il ne répond pas. Elle voit cependant répandues autour de lui les fiches d’imposition que celui-ci avait pris avec lui à l’Université populaire, pensant pouvoir les remplir le soir même. D’ajouter : « C’est ça qui vous fait des tracas ? Venez avec moi ! ». Sans même attendre la réponse de J-B, l’inconnue l’attrape par l’avant-bras et le guide jusqu’à son modeste trois pièce habité par elle-même et ses quatre enfants. Cette jeune femme d’origine modeste, travailleuse sociale, montrera à notre homme d’affaire comment compléter ses fiches. En guise de remerciement, Jean-Baptiste lui offrira une Bugatti Veyron pour qu’elle et ses enfants se baladent désormais « avec classe » dans les rues de Genève.
À ce jour, Jean-Baptiste Schmidt demeure le seul et unique banquier d’affaire suisse a avoir rempli au complet ses fiches d’imposition. À notre connaissance partielle, il n’existe aucun membre de Crédit Suisse qui, vivant, a fait preuve d’un tel courage.
La Rédaction.
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