Floride – Des juges blancs de plus de 50 ans jugés « pas assez matures » pour décider si une ado de 16 ans a le droit d’avorter ou non

Tampa (Floride) – Sans surprise, un tribunal entier composé d’une majorité de juges blancs d’au moins une cinquantaine d’années vient d’être récusé pour cause d’« immaturité ». Désignés plus tôt dans le mois pour statuer sur le droit d’avorter d’une adolescente de 16 ans, les juges, tous des hommes, avaient alors qualifié la jeune femme de « complètement folle » et s’étaient déclarés en « faveur de la vie » – pro life, en anglais –, obligeant l’adolescente à garder l’enfant. 

Or, c’était sans compter la présence d’esprit de la greffière du tribunal, laquelle, en proie à des doutes s’agissant de la qualité de ce jugement, avait alors demandé à d’autres juges, des femmes cette fois-ci, de se prononcer sur la même affaire. Sans surprise, ces dernières avaient alors jugé que l’adolescente qui souhaitait avorter était dans son bon droit – ce d’autant plus que l’État de Floride autorise les avortements jusqu’à la quinzième semaine et que la jeune femme n’en était qu’à sa dixième semaine de grossesse – ; elles avaient alors contacté la police pour essayer de comprendre les motivations de ce groupe de juges. 

« En enquêtant un peu sur les habitudes de ces messieurs, nous avons découvert qu’il s’agissait d’une sorte de boys club », explique la maréchaussée. « Pour cela, nous n’avons eu qu’à constater qu’ils fréquentent tous le même strip-club, qu’ils se mettent tous des mains au cul dans les douches du fitness où ils s’entrainent ensemble, tous les lundis, et qu’ils ont tous fait leur droit à la même université, dans le nord-est des États-Unis, où, alors, ils trouvaient super marrant de boire quantité de bière au moyen d’un tuyau d’arrosage, complètement nus, en colonne droite sur la tête, jusqu’à ce qu’ils tombent dans le coma éthylique », ajoute l’inspecteur en charge du dossier. « Face à l’étalage de tant d’immaturité », conclut ce dernier, « nous n’avons eu d’autre choix que de transférer le dossier à des juges plus compétents, lesquels ont ainsi pu administrer une Justice exempte d’a priori à l’égard des femmes ».

La Rédaction.