Genève

Grève – Des cadres des TPG hospitalisés d’urgence après qu’ils ont envisagé de conduire eux-mêmes les bus à l’arrêt 

D’aucuns évoquent d’ores et déjà une « rupture de poil dans la main ».

Deuxième jour de grève à Genève ! En cause, pour d’aucuns dont la sociologie nous apprend qu’ils appartiennent – c’est étonnant ! – au camp de ceux qui décident et donnent des ordres : « l’irrationalité », « l’absurdité » et le « manque de réalisme » des revendications des grévistes ; en cause, pour les autres effectuant pour la plupart les tâches qui permettent d’assurer concrètement les services de transport public dans la République bananière et canton de Genève : le refus de renchérir suffisamment leurs salaires et de leur accorder une prime digne de ce nom pour l’année 2022. 

Quoi qu’il en soit les bus et trams circuleront encore en quantité limitée aujourd’hui à Genève. D’aucuns diront alors : « Qu’est-ce que ça change !? Y a-t-il seulement un jour dans l’année où mon bus n’est pas retardé par sa cohabitation somme toute désastreuse avec les voitures ? ». Et personne ne pourra leur donner tort… Toujours est-il que, pour tenter d’assurer un service minimum ce matin, des cadres dont on serait ici dans l’impossibilité de décrire concrètement les tâches tant le cahier des charges confine à penser qu’« assurer la direction opérationnelle » ou « définir la stratégie de l’organisation » ne sont en fait, en novlangue managérial, que des synonymes, pour le premier, de « lire le journal de huit à dix heures du matin » et, pour le second, de « se perfectionner au démineur » ; des cadres, écrivions-nous, ont envisagé de conduire eux-mêmes les bus avant de sombrer dans l’épuisement professionnel et d’être conduits en toute urgence aux HUG où ils ont été accueillis par des infirmières un burnout néanmoins dans l’obligation, si tant est qu’elles veulent conserver leur travail, de s’occuper d’eux. 

Pour l’heure, nul n’a été mis au courant de l’état de santé de ces cadres qui, dit-on, seraient arrivés dans un état grave aux HUG. « Contrairement à nos employés, nos cadres n’ont pas l’habitude de travailler », explique le directeur général des TPG, Denis Berdoz. « Cela étant, je ne m’étonne pas que le simple fait qu’ils s’imaginent s’affairer à quelque chose les plonge dans la dépression », conclut ce dernier.

La Rédaction. 

Crédit photo : “File:TPG 6.JPG” by Adrien Coffinet, dit SenseiAC is licensed under CC BY-SA 3.0.

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