Si le phénomène ChatGPT inquiète le milieu scolaire, il n’est cependant pas décrié partout. Dans la plupart des foyers, les parents préfèrent désormais que leurs enfants fassent traduire leurs propos par une IA avant de leur adresser la parole. « C’est plus simple et ça évite les mots comme ‘’wallah’’ ou ‘’tarpin’’ », abonde un père de famille.
Michel, 54 ans, est père de deux adolescentes de 13 et 15 ans. Il y a quelques années, au moment d’accoucher de leur premier enfant, se femme Catherine et lui s’imaginaient alors entrer dans une période de joie et de bonheur aux côtés du fruit de leurs entrailles. Ils se croyaient alors à l’aube de nombreux moments de complicité passés avec leur première fille. Puis, deux ans après, avec leur seconde. De longs moments d’idylles les attendaient alors, qui justifieraient sans doute, après une dizaine d’années, le fait d’avoir conçus des chiards, pour la première, sur le lit plein de ressorts d’un Formule 1 situé au bord d’une autoroute en Corrèze et, pour la seconde, à même le bitume de New York après qu’ils se fussent rendu compte qu’ils s’étaient fait arnaquer en louant un appartement avec vue sur l’Empire State Building au moyen de la plateforme Airbnb.
Les deux parents étaient néanmoins loin d’être dupes : les premières années – à changer des couches culottes et à se réveiller la nuit – seraient difficiles. Michel et Catherine s’imaginaient cependant qu’une fois atteint l’âge de formuler correctement quelques phrases, leurs deux gamines seraient aptes à échanger, à converser et, en somme, à construire une belle relation avec eux. C’était sans prévoir – qui en même temps, l’eut pu ? – l’arrivée de TikTok qui est à un vocabulaire riche est étayé ce que Franck Ribéry est, justement, au vocabulaire, mais que les adolescents consomment néanmoins comme des toxicos en manque. TikTok qui, selon les parents de ces enfants serait presque autant responsable de l’indigence intellectuelle de leur progéniture que ne le fut dans leur cas la télévision et deux siècles de domination sans conteste des idées de droite dans le paysage politique suisse.
Bref, les ados’ aujourd’hui utilisent des mots que leurs boomers de parents ne comprennent plus et ceux-ci incriminent les réseaux sociaux de leur échec en matière d’éducation. Pas de panique cependant car, pour y remédier, il y a l’intelligence artificielle ! En effet, selon une étude, 74% des parents demandent déjà a ChatGPT de traduire les phrases de leurs enfants. « Pour nombre de parents cela rassure », explique un psychiatre. Après y avoir mis la phrase « wallah, je vais te goumer le vieux », des parents ont d’ailleurs été très satisfaits d’avoir pu comprendre à temps que leur enfant projetait de les frapper. Grâce à l’IA, ces mêmes parents ont ainsi pu prendre les mesures idoines en inscrivant leur gosse à un stage de redressement aux côtés d’Anne Emery-Torracinta.
Pour Michel et Catherine, l’IA a même changé radicalement leurs interactions avec leurs filles : « C’est un peu froid et sans âme mais au moins les informations sont tout à fait factuelles, ce qui n’est pas toujours le cas lorsque ma fille de 13 ans essaie de faire des phrases », explique le père de famille. « Tenez, je vous donne un exemple : juste avant Noël, je lui ai demandé ce qu’elle voulait comme cadeau et celle-ci m’a répondu : ‘’wallah papa tmtc sisi la famille ce serait tarpin bien si tu pouvais me rhlass un set de maquillage’’. Du coup, ma femme lui a tricoté un bonnet. Vu auriez dû voir la joie sur son visage lorsqu’elle l’a déballé ! »
La Rédaction.