Annemasse (Tiers Monde) – Au dernier étage du siège social du très prestigieux quotidien genevois d’actualité « La Biturne de Genève », le Réac’teur en chef de ce dernier, Maurice Bledard, fait les cent pas. Son visage, grave, trahit les nombreuses préoccupations qui l’habitent. Et pour cause, il doit annoncer à 43 stagiaires, c’est-à-dire la quasi-intégralité de son personnel, qu’ils ne seront pas reconduits à la fin du mois. En effet, sur le Vieux Continent, au sein d’un pays appelé « Suisse » et peuplé de petites personnes molles qui regardent essentiellement leurs nombrils, quand ils ne scrutent pas leurs pieds pour s’y tirer une balle, une majorité de votant·e·s vient de refuser une aide essentielle au bon fonctionnement des titres de presse.
Un joli pactole de 151 millions de francs dont 110 auraient dû aider Maurice à devenir plus riche en arrivant directement sur son compte offshore aux Îles Caïmans, les 41 millions restant étant dus aux actionnaires zurichois qui possèdent une partie des droits de propriété de la Biturne de Genève.
Ainsi, à l’heure d’annoncer la terrible nouvelle à toute son équipe, Maurice Bledard hésite : doit-il axer son argumentaire sur la centaine de francs annuels que représente la masse salariale des 43 stagiaires qu’il emploie ? Doit-il, au contraire, leur parler des nouvelles opportunités qui s’offriront à eux dès lors que la sécurité du bâtiment les aura dégagés, à grand renfort de coups de pieds au cul ? L’heure est au doute mais nul doute que Maurice, tout leader et guide spirituel qu’il est, saura trouver les mots pour rassurer ceux qui ont peur de cette nouvelle aventure qu’on appelle le chômage.
La Rédaction.
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