Cyclo-terrorisme

Cycliste, il parvient à traverser Genève sans se faire renverser

Il aura néanmoins entendu « va te faire en***** » à cinq reprises, « mange tes morts » deux fois et aura été la cible de nombreux doigts d’honneur. 

C’est un pari fou que s’est lancé Jean-Baptiste en ce mercredi matin de septembre ! Agacé par les retards incessants des TPG et encouragé par sa femme, celui-ci a décidé de se rendre au travail à vélo. Sauf que Jean-Baptiste habite Chancy et doit se déplacer au centre-ville. En effet, son entreprise a décidé d’abandonner le télétravail dès lors que la crise serait achevée. Considérant le pic de contaminations passé, celle-ci a enjoint ses collaborateurs de retourner au travail en dépit des avertissements du désormais célèbre Didier Pittet dont on raconte qu’il reprendra le JT de Darius Rochebin à la rentrée de janvier. 

Ainsi, ce mercredi matin, Jean-Baptiste s’élance sur sa bécane. Il se sent déjà le roi. Ayant pris soin de gonfler les pneus la veille ainsi que de l’équiper du nouvel airbag créé spécialement à l’effet des cyclistes en ville de Genève, la faucheuse lui fait des appels de phare tout au long du trajet. Mais Jean-Baptiste n’est pas homme à abandonner une tâche, si difficile soit elle. D’ailleurs, pour se donner du courage, il a changé la tisane de son thermos en bière. Ci et là des voitures déboulent de partout, menaçant à chaque fois de faire tomber Jean-Baptiste. Mais celui-ci tient bon et lorsque déboule un Range Rover du boulevard helvétique, il se cramponne à son guidon en priant Jésus de n’avoir pas commis de péchés par le passé. Ouf ! Il s’en sort sain et sauf tandis que la Range, qui a tenté une manœuvre d’évitement, finit dans le décor en carton-pâte d’un studio improvisé par des étudiants de la HEAD. Doigts d’honneur, décharge de cris de haine et invectives en tout genre, Jean-Baptiste n’en a cure et continue son chemin comme une étoile filante au firmament de l’univers.

Doigts d’honneur, décharge de cris de haine et invectives en tout genre, Jean-Baptiste n’en a cure et continue son chemin comme une étoile filante au firmament de l’univers.

Quand soudain, la ville redevient aussi calme qu’un dimanche. Quelques voitures seulement circulent au ralenti, permettant à Jean-Baptiste de rejoindre son travail sans peine et sans attenter à sa vie. Des étudiants sont descendus dans la ville pour manifester contre le trafic dont ils bloquent à présent la circulation comme pour énerver les honnêtes gens qui n’ont d’autre choix que de souffrir pour leur condition physique ou de prendre la bagnole. Les gauchistes ont le temps de faire de l’exercice tandis que les honnêtes travailleurs passent leur vie à gagner le droit de payer leurs assurances maladies. Lutte des classes, luttes des transports. 

La Rédaction. 

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