Politique

Désavoué dans les urnes, le PLR ne veut pas qu’on parle de défaite mais d’une « opportunité de revenir plus fort avec un projet plus ambitieux »

Le mindset positif et tourné vers l’avenir des membres du PLR leur empêche de considérer l’échec de leurs divers projets portés ce dimanche dans les urnes comme tel. Pour eux ne s’agit-il en effet pas d’un désaveu et encore moins du témoignage que leurs projets politiques n’intéressent personne d’autre qu’une minorité de bourgeois, mais une « une opportunité de revenir plus fort avec des projets plus ambitieux ».

La réforme du deuxième pilier prend un bouillon devant le peuple et il en va de même pour les partis qui la soutenaient en se la racontant sur leurs chances de l’emporter, titrait hier matin les islamo-gauchistes crypto-marxistes léninistes du Courrier tandis qu’exultaient tous les représentants du camp du bien d’ordinaire accoutumés à la défaite. On ne leur en voudra pas. Après tout la gauche a-t-elle bien le droit de se réjouir quand elle obtient non pas une, encore moins deux, mais trois victoires – en tout cas pour ce qui est du canton de Genève, où elle obtient également que les enseignants restent suffisant biens formés et que les entrepreneurs continuent de payer ce qu’ils doivent – balayant complètement les ambitions d’une droite à courte-vue désireuse de poursuivre son offre de cadeaux à une minorité bourgeoise d’ores et déjà privilégiée par un système politique designé pour elle.

Mais qui a dit que le PLR s’en mordait les doigts ? Pas son président Thierry Burkart, en tout cas, pour qui « cette déconvenue n’est pas une défaite, mais une opportunité de revenir plus fort avec des projets plus ambitieux ! », a-t-il récemment souligné alors qu’il était interrogé sur le moral des membres de son parti d’ordinaire si confiants en leur victoire dans les urnes. Eh oui : « le mindset positif des adhérents du PLR leur empêche de parler d’échec », explique Pascal Sciarini, professeur de politique suisse à l’Université de Genève. « S’il s’agit parfois d’une bonne chose dans la mesure où cela permet de garder les troupes mobilisées, dans le cas présent s’agit-il plutôt d’un déni », détaille également ce dernier.

Loin de toute remise en question, la droite libérale-radicale préfère ainsi s’enfoncer un peu plus dans ses convictions : « Le peuple n’a simplement pas compris l’ampleur de notre projet », indique à cet égard un cadre du parti, avant de poursuivre : « Il s’agit là d’un malentendu temporaire. Nous reviendrons avec encore plus de propositions courageuses pour alléger les impôts des plus fortunés et responsabiliser les classes populaires. » Dans l’intervalle, la direction du PLR Suisse précise qu’elle organisera des ateliers pour expliquer aux petites gens en quoi ils ont tout intérêt de suivre les recommandations de vote des partis bourgeois. Des formations qui devraient notamment tourner autour de la théorie du ruissellement et de la fierté d’être pauvre dans un pays riche comme la Suisse.

La Rédaction.

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