Culture

École et pandémie – « On nous a privé d’échec scolaire »

A cause du covid-19, les meilleurs cancres romands n’ont pas pu atteindre l’échec scolaire à la régulière. Ils font recours pour reconquérir leur droit d’échouer aux examens. 

« Je trouve ça inadmissible de ne pas avoir à souffrir le stress des examens », déclare l’un d’eux pour qui l’anxiété est un « moteur », comme il le décrit lui-même avant d’ajouter : « dès le mois de mars, je n’ai plus eu aucun but dans ma vie. Je passais mes journées à jouer à la Playstation et je n’ai même pas réussi à faire un seul « top un » sur Fortnite ou Warzone. Quelle déception ! Au moins, à l’école, je peux récolter les fruits des efforts que je ne fais pas… ». 

L’association des parents d’élèves du canton de Genève déplore également une gestion lamentable de la crise du covid par le département de l’instruction publique – DIP. Selon sa porte-parole, les enfants restés à la maison souffrent d’un retard concernant l’apprentissage des « choses de la vie ». Cette dernière donne des exemples : « mon gamin n’est pas bien malin ! Voyez : l’autre jour il a raté le bus pour se rendre à son cours de macramé. Et bien au lieu d’arriver en retard et de sortir une excuse bidon à son professeur, il a dit la vérité ! Quel idiot ! ». Un autre parent d’élève de témoigner du manque de jugeote de son fils qu’elle envoie régulièrement dans les transports publics sans abonnement TPG afin que celui-ci apprenne à raconter des bobards aux contrôleurs. Il serait revenu avec des amendes sans avoir réussi à en amadouer un seul ! 

Toujours est-il que les expériences des enfants qui en manquent sont nombreuses et compilés en ce moment même dans un dossier qui sera transmis au DIP afin que celui-ci prévoie des cours pour rattraper le retard de nos bambins confinés qui n’auraient pas vécu la palette presque infinie des drames de la vie, mais aussi pour que ces derniers puissent repasser les examens qu’ils auraient dû rater. « La remise en question est une étape essentielle de la vie », témoigne l’un des parents avant d’ajouter : « si j’avais tout réussi du premier coup, je ne saurais pas comprendre la chance que j’ai eu de devenir policier municipal ! ». 

Quant au DIP, il anticipe déjà : « nous allons proposer des cours de self-défense ou de délation, ceci dès la rentrée de septembre. Ainsi, ceux qui ne se sont pas fait battre par leurs camarades dans la cour de récréation pourront tout de même apprendre les gestes salvateurs comme la position latérale de sécurité ou la mise en boule hermétique lors de distribution de coup de pieds ». Notre journaliste en charge du dossier rapporte également que l’apprentissage de la délation « à la Suisse » inquiète la porte-parole du DIP. Cette tradition bicentenaire, transmise depuis des générations sur les bancs de l’école, souffrira bien évidemment de la coupure inhérente au covid-19. De conclure : « Vous voyez… Je ne sais pas si le retard occasionné pourra être comblé… ». 

Les élèves des écoles primaires, secondaires, tertiaires et quadragénaires, ainsi que leurs parents surprotecteurs, ont d’ores et déjà prévu de recourir contre le DIP et d’enjoindre celui-ci à rattraper le « temps perdu ». Ils citent notamment, preuve à l’appui, Marcel Proust qui n’a jamais retrouvé le sien et qui en a conservé des séquelles considérables… 

La Rédaction.

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