Genève

Face à la popularité des descentes du Rhône, la Ville de Genève instaure un départ toutes les demi-heures

Un poste de « préposé aux départs des descentes du Rhône » est à pourvoir dans les deux prochains jours. Il s’agira d’une emploi saisonnier rémunéré en classe V annuité 5 dès la première année de fonction.

C’était il y a deux jours : un samedi où les bouchons à l’entrée du débarcadère de la Jonction n’avaient rien à envier à ceux des Français en Renault Clio sur le tronçon de l’autoroute A6. Les matelas gonflables en forme de pélicans, de licornes ou de toucans pullulent et forment une nuée si dense que les quelques petites têtes qui parviennent à dépasser de cet amas en deviennent méconnaissables. Nos équipes ne parviennent pas à se faufiler pour interviewer quelques quidams. Nous rentrons bredouilles mais en profitons pour dénoncer cette pratique terroriste et gauchisante qui consiste à descendre le courant du Rhône sur son matelas gonflable en fumant des joints de haschisch à base de résine de cannabis tout en picolant de mauvaises bières Coop Prix Grantie. 

Les flics de Geneva City
À la place, nous appelons la police cantonale, les municipaux, l’exécutif de la Ville de Genève, la grand-mère de Baptiste – le rédacteur en chef – pour lui rappeler de prendre ses cachets contre Alzheimer et même l’hologramme de Jean-Luc Mélanchon pour nous plaindre. Motif : il y aurait trop de monde au mètre carré. Or, covid ou pas, les Suisses ne sont pas fabriqués pour s’amuser ni même se rencontrer à plus de trois personnes à la fois. Où sont passées nos valeurs individualistes ?!  Nous suggérons donc un attentat à la pudeur helvétique et intimons les forces de l’ordre d’agir le plus rapidement possible.

Action coup de poing sur la table
Dans la soirée, la Ville de Genève annonce : désormais, les descentes

 

du Rhône ne seront plus autorisées que par groupes de trois personnes. Les départs se feront toutes les demi-heures voire tous les quarts d’heures selon l’affluence. Pour cela, la Ville engagera un.e collaborateur.trice en classe V comme « victoire au chanceux qui pourra se tourner les pouces tout en touchant un salaire mirobolant du niveau des conseillers administratifs ». La Ville précise que le collaborateur.trice devra payer ses frais de taxi. Elle rappelle qu’elle attend également les arriérés d’Esther Alder qui aurait pu prendre son vélo pour aller acheter ses glaces vanilles à la Migros de son quartier. Heureux.se qui, comme Esther, a fait un bon voyage. 

La Rédaction.

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