Seul contributeur net de la péréquation financière à l’ouest du röstigraben, Genève demande aux autres cantons romands de « faire des efforts » pour être moins pauvres. « Si on veut avoir les moyens de faire sécession, il va falloir que tout le monde y mette du sien », souligne la grande argentière du pays de Calvin.
Même parmi les riches il y a des pauvres. Pour ce qui est des riches cantons suisses romands, les pauvres se nomment Fribourg, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud. C’est en tout cas ce que révèle la dernière répartition prononcée par fond fédéral d’entraide dont l’activité est à peu près similaire à celle de Robin des Bois puisqu’elle consiste – légalement cependant – à prendre aux uns – Genève en l’occurrence – pour donner à ceux – c’est-à-dire à tous les autres cantons romands – qui ne bossent visiblement pas assez pour se constituer un patrimoine tandis qu’ils s’autorisent à haïr et critiquer ceux qui leur permettre de vivre du-delà du seuil de pauvreté. « La situation, il faut bien l’avouer, est plutôt cocasse », souligne la Confédération. En effet, « que d’insultes émanant de ces derniers n’entend-on pas au sujet des Genevois ? », questionne cette dernière. Et de répondre : « Qu’ils seraient français. Que tout chez eux partirait à vau-l’eau. Que leurs politiques seraient des guignols corrompus*. Ou encore qu’ils seraient les Parisiens de la Suisse ! ». Pourtant, « quand il s’agit de recevoir de l’argent, Fribourg, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud remercient toujours obséquieusement leurs compatriotes du bout du lac ! », s’étonne la Confédération. « Qui aime bien châtie bien », se justifie le canton de Vaud. « Sans vous, on n’arriverait pas à distribuer autant de pots de vins », confie pour sa part celui du Valais tandis que trois autres n’ont pas souhaité faire de déclaration avant de s’être essuyé la bouche.
La seule préoccupation, côté Genevois, est toutefois d’un tout autre acabit… « Franchement, faudrait voir pour faire un effort ! C’est pas comme ça qu’on va réussir à être indépendant financièrement à quitter cette Confédération qui n’a jamais rien fait pour nous ! », a ainsi récemment communiqué la grande argentière du canton de Genève à ses homologues romands. « Si on veut avoir les moyens de faire sécession, il va falloir que tout le monde y mette du sien», a par ailleurs ajouté Nathalie Fontanet pour les motiver à dégager davantage d’excédents durant leur prochain exercice financier. Arrêtez d’être pauvres et commencez très vite à faire de l’argent comme le canton de Genève, demande-t-elle en somme.
La Rédaction.
*Ça c’est vrai en l’occurrence.