Politique

Isabelle Chevalley prend la tête du gouvernement burkinabè

Des militaires en treillis ont annoncé lundi, à la télévision nationale, avoir renversé le président Marc Roch Christian Kaboré pour confier le pouvoir à Isabelle Chevalley, récemment rentrée au pays. Une allocution de l’ancienne conseillère nationale Verte libérale est attendue ce mercredi après-midi.

Ouagadougou – Le jour ne s’est pas encore levé, lundi, que des militaires armés jusqu’aux dents pénètrent dans le Palais présidentiel, boulevard Muammar-Kaddafi. « Pénétrer » est en réalité un grand mot puisque les domestiques leur ouvrent la porte, acquis à la cause putschiste et aux idéaux révolutionnaires de l’éminence grise qui se cache derrière ce coup d’état. Quelques minutes suffisent à réveiller le président, prendre le contrôle du bâtiment ; quelques minutes au terme desquelles Isabelle Chevalley débarque sobrement, au volant de sa Mercedes classe A encore immatriculée dans le canton de Vaud. Plusieurs camions Patrick Déménagement S.A la succèdent. Deux heures plus tard, tous ses effets personnels auront été interchangés avec ceux du président déchu Marc Roch Christian Kaboré. Trois heures plus tard, le Conseil constitutionnel du Burkina Faso officialise le début de sa présidence. Isabelle Chevalley s’est portée à la tête de l’État burkinabè en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Ouagadoudou.

« Coucou me revoilà ! », twittais, dans la foulée, Isabelle Chevalley, depuis son jacuzzi installé sur le toit du Palais présidentiel avant d’enregistrez le même message, en vidéo, pour le publier sur TikTok. Un retour inattendu qui pose la question légitime du projet politique porté par l’ancienne Verte libérale pour son État d’adoption. À ce sujet, ses positions sont claires : aucune ingérence helvétique ne sera tolérée, bien que les investissements suisses soient les bienvenus pour l’aider à reconstruire cette « république bananière » minée par « la corruption ». « Je porte autant un projet politique que civilisationnel », précise celle qui veut introduire le port obligatoire du t-shirt de la honte dans tous les lycées burkinabè, la fondue à la cantine et faire redescendre le taux de chômage en créant de nombreux bullshit jobs, « comme en Suisse », précise-t-elle.

« Au début, je pensais proposer à la Suisse d’annexer le Burkina Faso. D’en faire un vingt-septième canton, à part entière. Mais je pense que le projet n’est pas réaliste. Eh oui, malheureusement, les Burkinabès ne sont pas encore prêts à revoir des blancs en tenue coloniale se balader dans leurs rues. Mais ce n’est sans doute qu’une question de semaines, de mois. Dès que je sentirai le moment venu, j’organiserai un référendum. Le peuple burkinabè se prononcera en faveur de l’adhésion à la Suisse à hauteur de 86.56% – ce qui fait une adhésion quasiment plébiscitée, quand bien même une petite partie du peuple aurait choisi le statu quo – et la Suisse pourra décider si elle souhaite annexer le Burkina Faso. Au final, tout le monde devrait être content. Quant à moi, je serai enfin conseillère d’Etat. »

La Rédaction. 

Illustration : Capture d’écran RTB

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