Genève

La droite veut une année de stage en entreprise pour les élèves du cycle d’orientation

Selon la droite, les élèves du cycle d’orientation doivent être initiés au plus tôt à la magie des chaînes de montage ou du travail en open-space.

Comme le veut l’adage, on n’apprend jamais mieux qu’en pratiquant. À cet égard, après le succès quasi soviétique – 50.83% des voix ! – de leur campagne contre la réforme du cycle d’orientation, la droite genevoise souhaiterait que les élèves puissent effectuer au moins une année de leur cursus en alternance entre les chaînes de montage et celles reliées aux bancs de l’enseignement secondaire. L’idée, outre de familiariser nos têtes blondes au novlangue managérial aujourd’hui omniprésent dans les organisations, est de leur permettre d’acquérir du savoir pratique et directement valorisable au moment de décrocher leur premier emploi précaire. Mais pas seulement… En effet, selon l’intelligentsia du parti libéral-radical, la mesure aurait également des vertus pédagogiques : « Personnellement, c’est en comptant les billets que j’ai appris à additionner, soustraire, multiplier et diviser », explique ainsi Pierre Nicollier, lequel ajoute : « Je ne vois donc pas pourquoi il en irait différemment pour quelqu’un qui compte les boulons ou les écrous qu’il fabrique sur une ligne de montage ! »

« Aujourd’hui, les jeunes ne savent plus distinguer entre process, processus et procédure ! »
Selon Natacha Buffet-Desfayes (PLR/GE) et sa perspective diachronique de l’évolution des ressources humaines et du marché de l’emploi depuis la naissance de la Suisse fédérale en 1848, « aujourd’hui, les jeunes ne savent plus distinguer entre process, processus et procédure ! ». Effectivement, aucun stagiaire de la Rédaction de la Biturne de Genève n’a été en mesure de différencier ces trois mots.

En plus des compétences indéniablement pratiques qu’une année de formation en emploi permet d’acquérir, la droite genevoise estime qu’il est dans l’intérêt des futurs salariés minimaux de se familiariser avec les dynamiques organisationnelles et d’apprendre dès leur plus jeune âge que Fabien le DRH est naturellement irascible et que Sylvain le chef de service n’a toujours pas compris qu’il pouvait parler à ses collègues du sexe opposé sans jeter des regards au niveau de leur décolleté. « Tout comme la jungle, l’usine et l’open-space sont des endroits dans lesquels il faut parfois improviser, s’adapter et surmonter de nombreux obstacles. Pour leur avenir, il est donc de notre devoir de préparer au mieux nos enfants à ces univers au combien particulier ! », précise Pierre Nicollier. En espérant que l’objectif ne soit pas de produire en série des individus dotés du quotient intellectuel de Bear Grylls…

La Rédaction. 

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