Genève

La police saisit plusieurs tonnes de panneaux 30km/h au domicile de Serge Dal Busco

Qui l’aurait cru si le courageux voisin de Serge Dal Busco, désormais glorifié du titre de « lanceur d’alerte », n’avait pas brisé le silence en adressant un coup de fil anonyme aux autorités ? Eh bien, sans doute personne… Pourtant, ce sont plusieurs tonnes de panneaux de limitation « 30km/h » qui ont été saisi, dans la nuit de dimanche à lundi, au domicile du conseiller d’État. Récit. 

« Nous avons été prévenus d’une détention suspecte et potentiellement illicite de matériaux socialement prohibés », commente le chef de la police qui ne cache pas son amour pour les belles phrases. « Cependant, nous avons agi dans la plus parfaite discrétion », ajoute-t-il, « hormis les sirènes de police, rien ne laissait supposer que nous interviendrions au domicile de l’un des sept sages de l’État de Genève », se félicite-t-il.

La soirée avait été étrangement calme ce dimanche soir. Sans doute les malfrats devaient-ils décuver leur ivresse de la veille, lorsqu’un coup de fil, qui allait se révéler d’une importance sans précédent, a été adressé au poste de police de la Jonction. Pour prévenir les autorités, trois mots – si le second en est bien un – ont suffi : « Serge », « Dal » et « Busco ». Ni une ni deux, l’information a été transmise à la BAC* qui, sirènes battantes, s’est empressée de rouler à une fois et demie la limitation de vitesse autorisée – pas deux fois, car aucune vie ne semblait être directement en jeu – pour intervenir sur les lieux du crime. 

Arrivées sur place, les autorités n’ont pu que constater le drame : une grange, en apparence comme toutes les autres, c’est-à-dire sale, mal entretenue et débordante d’objets inutiles mais dont « on sait jamais » si on en aura besoin ; une grange cependant pleine à craquer de panneaux de limitation 30km/h… Dont tout un chacun sait qu’ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République et canton de Genève. 

C’est alors que, réveillé par les verres de Suze qui s’entrechoquaient pour fêter cette prise pour le moins stupéfiante, bien qu’elle n’ait rien à voir avec quelque drogue que ce soit, Serge Dal Busco a déboulé en sommant les agents de s’expliquer. Torse nu et tout juste vêtu d’un slip kangourou, celui-ci s’est rendu sans faire de vagues, après que les agents lui ont expliqué la gravité de la situation. Au poste, il a notamment déclaré qu’il conservait les panneaux « pour une amie parisienne »**.

Relâché ce matin au terme d’un interrogatoire, le conseiller d’État a été invité à ne pas quitter le territoire jusqu’à ce que l’intégralité des faits soient établis. Une instruction a été ouverte à son endroit. Pour l’heure, il conserve néanmoins l’intégralité des prérogatives inhérentes à sa fonction de conseiller d’État. L’enquête devra notamment déterminer s’il a été influencé par le lobby des panneaux de signalisation ou bien s’il a lui-même pris l’initiative d’ennuyer les Genevois.

La Rédaction.

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