Alors même que la girouette Macron commence à revoir ses éléments de langage pour essayer de se positionner dans le sens du vent au sujet du génøcįde en cours dans la bande de Gaza, la Suisse demeure solide sur ses appuis. Son ministre des affaires étrangères, Ignazio Cassis préfère en effet « attendre de voir si la situation s’améliore » avant de prendre des sanctions contre l’État hébreu.
Tandis que la communauté internationale s’agite enfin pour envisager des sanctions contre Tel Aviv, la Suisse reste fidèle à sa stratégie diplomatique millénaire, à savoir attendre que tout le monde ait bougé pour, peut-être, prendre une position aussi floue qu’un brouillard de novembre sur le lac de Genève.
Droits dans ses mocassins maculés de sang, le chef de la diplomatique helvétique, Ignazio Cassis, semble en effet persuadé qu’un cessez-le-feu pourrait encore spontanément surgir de l’éternel optimisme helvétique. « Nous attendons encore de voir si la situation s’améliore », a ainsi témoigné ce dernier avec le calme olympien d’un perchiste convaincu que son outil de travail ne lui fera pas défaut en direct devant les télévisions du monde entier.
Pendant ce temps, à Gaza, les hôpitaux s’écroulent, les gens meurent de faim et le droit international se fait laminer en direct. Une situation « pas suffisamment grave », selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), pour envoyer un communiqué un peu sec. Il ne faudrait en effet pas froisser des partenaires commerciaux ; pire, paraître partial. La neutralité suisse, c’est un peu comme une chaise de camping, ça tient debout tant qu’on ne s’y appuie pas trop fort. La Suisse a du reste une réputation à défendre, celle d’un pays qui s’indigne proprement, à voix basse, en équilibrant chaque mot entre deux clauses conditionnelles. Le pire, pour ses dirigeants, serait qu’on les accuse d’avoir un avis.
Aussi, tandis que l’Espagne, le Royaume-Uni, le Canada et même le monarque Macron commencent à hausser le ton, notre Confédération poursuit sa subtile politique diplomatique, l’une de celles qui est au courage politique ce que Nicolas Sarkozy est à la vérité. Et puis, pas de panique si la situation venait à empirer encore. Elle publierait une déclaration en trois langues – sans adjectifs trop vifs évidemment – et inviterait les parties prenantes à discuter durant une semaine à la Villa la Grange. On a bien vu l’effet que ça à fait à Vladimir Poutine, lequel, après sa visite de Genève, s’est tout de même abstenu quelque mois avant d’envahir l’Ukraine.
La Rédaction.
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