Après la diffusion des matchs de foot, c’est le fun qui vient d’être interdit au sein de l’espace public de la Ville de Genève. Objectif : renouer avec une conception minimale de l’État garant de la sécurité – et de rien d’autre.
Arrêtez immédiatement de rigoler ou de vous amuser. C’est, depuis ce matin, officiellement interdit par la Ville de Genève, laquelle, après avoir proscrit en début de semaine la diffusion des matchs de football dans l’espace public, vient de bannir « le fun » – à savoir « toute manifestation ostensible de joie de vivre ou de réjouissance » – au sein de son espace public. « Notre commune n’a pas pour but d’être agréable et encore moins d’offrir un cadre épanouissant », explique la conseillère administrative en charge de la sécurité et des sports, Marie Barbey-Chappuis (MBC). « L’État, dussé-je vous le rappeler, n’est pas votre ami en tout cas pas selon la conception libérale que je m’en fais », souligne également cette dernière. Et tant pis pour les gens heureux, « qui pourront aisément aller faire montre de leur bonheur sur l’une des 44 autres communes que compte le canton de Genève », précise l’édile.
« Lancy ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part », a immédiatement réagi la maire socialiste de la commune éponyme qui, assure-t-elle, fera tout son possible pour aider ses bars et restaurants à absorber l’afflux de migrants en provenance de la Ville de Genève. Cologny fermera pour sa part ses frontières et y instaurera un contrôle au faciès très strict – NDLR : toutes les personnes ne ressemblant pas à Patrick Drahi seront boutées hors du territoire – « jusqu’à ce que MBC retrouve raison », a pour sa part fait valoir son conseil administratif, tandis que Vernier devrait rediriger tout le monde vers les Avanchets où « de toute façon la puissance publique a d’ores et déjà perdu tout contrôle », précise son maire Martin Staub.
Au final, « la situation devrait s’équilibrer naturellement ! », se réjouit MBC qui est peut-être la seule à apprécier la situation avec les trois riverains incapables de supporter l’agitation inhérente à la Ville cependant qu’ils ne leur viendrait jamais à l’idée de la quitter pour un lieu conforme à leurs exigences en termes de vie et de bruit – NDLR : comme la campagne. « N’oubliez quand même pas de voter pour moi l’année prochaine, hein ! », rappelle cette dernière.
La Rédaction.
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