Cyclo-terrorisme

Le Conseil d’État demande aux cyclistes de ne pas rigoler quand ils dépasseront les voitures limitées à 30km/h au centre-ville

À Genève, le CE a demandé à sa population de faire preuve de « respect » envers ceux qui circuleraient encore en bagnole dans le centre-ville après que celui-ci aura été limité à 30km/h. 

Il est des guerres civiles qui ont éclaté pour moins que ça*. Et pourtant, le canton n’entend pas démordre de son objectif qui est de rendre la circulation tellement insupportable que même Christian Lüscher se fasse à l’idée qu’il vaut mieux emprunter les transports publics que de passer la journée sur son scooter à attendre que les feux désynchronisés devinssent verts comme le parti éponyme lorsqu’il a annoncé ne pas vouloir perdre son temps dans une course au Conseil fédéral perdue d’avance.

Suivant ce plan machiavélique, il était donc naturel que, le 12 octobre dernier, le Conseil d’État adoptât un arrêté revoyant à la baisse les limitations de vitesse à l’échelle cantonale et généralisant les zones 30km/h au centre-ville. À cette occasion, le CE invitait également les cyclistes à ne pas rigoler lorsque, à l’avenir, ils croiseraient des conducteurs encore enfermés dans des boîtes de conserve de trois tonnes roulant à l’allure d’une mobylette non maquillé. 

Comme il était cependant à prévoir, deux voix s’élevèrent contre l’arrêté ; celle des détenteurs de SUV et des membres du Parti libéral-radical, d’une part, laquelle qualifia les méthodes du CE de « cavalières » avant de s’estimer personnellement lésée par l’adoption de cette loi inique, dangereuse pour la liberté et la démocratie et empreinte d’un boboïsme crasse qui ignore le quotidien des Genevois et leur attachement viscéral aux embouteillages. Celle, d’autre part, du Touring Club Suisse (TCS) qui déclarait dans la foulée : « Globalement, nous sommes d’accord avec le projet, mais nous regrettons que le choix qui a été fait ne soit pas la nôtre. Nous aurions en effet préféré miser sur la responsabilisation des automobilistes, c’est-à-dire la suppression des limitations de vitesse et que chacun juge, au final, quelle est l’allure la plus adaptée. » Le TCS qui donnait même un exemple : « S’agissant des écoles, nous préconisons le ‘’laissez-faire’’. Chacun doit être responsable et libre de choisir s’il veut passer devant en faisant vrombir son moteur à sept mille tours ou s’il veut rouler au pas. » Le TCS de porter néanmoins un jugement : « Nous tenons tout de même à préciser que les seconds sont des petites bites. »

À bien y réfléchir, la diminution de la vitesse de circulation au centre-ville ne serait-elle pas à la piétonisation définitive et complète ce que l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes est à son rehaussement pour tous : une étape ?

La Rédaction.

*Notamment à Mâcon (FR), en 1834, où un boulanger qui s’était trompé de farine a provoqué le décès du Maire et des élections anticipées durant lesquelles se constituèrent deux factions qui en vinrent au main un samedi en pleine journée lors du marché qui se tenait déjà sur l’Esplanade Lamartine.

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