Genève

Le DIP se dit prêt à négocier avec les « terroristes » s’ils cèdent sur le concept de « tenue cantonale »

Inspiré, comme toujours, par la France et ses débats acérés autour de la « tenue républicaine », le département de l’instruction publique du canton de Genève aurait trouvé « la solution » pour que nos jeunes femmes n’aient pas à étudier en télétravail : la tenue cantonale. Retour sur un concept aussi expérimental que l’ouverture d’esprit chez les administrateurs du DIP.

« Hypersexuel », un mot que les individus placés au sommet de l’organigramme du département de l’instruction publique ignorent, puisqu’ils possèdent en moyenne l’âge d’avoir vécu trois AVC et des idées déconstruites de manière inversement proportionnelle à leur temps passé sur Terre. C’est dire ! S’ils n’avaient pas découvert le prêt-à-porter et Jennifer en 2003, ils n’auraient jamais su qu’il fût possible de se vêtir autrement que par un uniforme scolaire divisé en fonction des deux seuls et uniques genres reconnus de l’époque.

Deux genres il y en a, mais pas liés à l’identité. Il y a ceux qui pensent qu’on peut s’habiller comme on le souhaite et il y a ceux qui pense que le style de la Reine d’Angleterre ­– paix à son âme, elle est décédée il y a des années et le gouvernement trimbale un sosie pour entretenir le seul lien social qu’il reste au Royaume-Uni – est le seul à même de trouver légitimité au sein des établissements scolaires. Le DIP fait certainement partie de cette seconde caste peuplée de personnes qui ont, par ailleurs, trouvé un petit nom aux manifestant.e.s présent.e.s devant le cycle de Pinchat en début de semaine : les terroristes. Terroristes mais pas de ceux que l’on combat avec des avions… Des terroristes plus subtil.e.s, celles et ceux qui souhaitent transformer les valeurs des boomers qui détiennent les rennes d’à peu près tout ce qui a de l’importance à leurs yeux mais pratiquement aucune aux générations à venir. 

“J’attends l’amour du DIP” – par Jenyferxoxox13

Ce matin, donc, le DIP a souhaité accueillir les représentant.e.s du mouvement des « gilets sans nombrils », comme ils les appellent aussi. Leur idée : proposer l’adoption d’une tenue cantonale qui, de toute façon, devrait être généralisée d’ici le début de l’année 2021 avec ou sans l’accord des terroristes. On emploierait d’ailleurs des migrants pour coudre les blouses – ceux qui s’installeront d’ici peu sous le tarmac de l’aéroport.

Calquée sur la tenue républicaine de Jean-Michel Blanquer, le vêtement, disponible en deux couleurs, vise, selon le porte-parole du DIP, a « réintroduire une seine ambiance de travail au sein des établissements scolaires (rires du représentant) ». En effet, les parties saillantes indisposeraient les garçons lorsqu’ils regardent des vidéos sur les portables cachés dans leurs trousses ou lorsqu’ils travaillent ardemment à déchiffrer les étiquettes situées au dos de leur bouteille d’eau ; étiquettes où sont inscrites, en caractère cinq, les mots du contrôle de voc’. Le vêtement devrait ainsi prendre la forme d’une grande toile informe et lâche couvrant la totalité du corps des élèves de même que la couardise du DIP. Effrayé par l’idée, l’UDC préparerait déjà une initiative populaire cantonale pour l’interdiction des burqas dans les établissements scolaires

Les deux couleurs

La Rédaction.

Illustration: “djellaba” by Joan Vila is licensed under CC BY-NC 2.0

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