La conférence de l’ONU sur le climat a enfin révélé la manière avec laquelle elle sélectionne ses présidents. Le système de désignation est « aléatoire », affirme-t-elle, cependant qu’il se confine à un chapeau de membres, anciens ou actifs, de conseils d’administration de grands groupes pétroliers.
« Au sujet de l’environnement, c’est eux qui en savent le plus puisque c’est eux qui sont en première ligne pour le détruire », a récemment partagé la conférence de l’ONU sur le climat (COP) afin de justifier le choix de son dernier président. Après la nomination, l’année dernière, du patron de la compagnie pétrolière nationale émirati, en 2024 c’est l’azéri Mukhtar Babayev, pour sa part ex-PDG de la compagnie pétrolière d’Etat Socar, qui dirigera les festivités de la COP29.
Simple coïncidence ? Mainmise des plus gros pollueurs de la planète sur cette institution qui devait permettre de trouver des solutions communes pour lutter contre le réchauffement climatique ? « Pas le moins du monde ! La COP conserve la plus parfaite indépendance ! », rétorque le secrétariat de la conférence de l’ONU sur le climat. En effet, « depuis deux ans maintenant, nous tirons nos présidents au sort parmi les membres, anciens et nouveaux, de conseils d’administration de grands groupes pétroliers », révèle ainsi ce dernier. Pourquoi un tel procédé ? « Pour simplifier le processus de sélection, qui était auparavant long et coûteux et dont on savait pertinemment qu’il aboutirait à la désignation d’un lobbyste des énergies fossiles ou d’un dirigeant d’entreprise multinationale », explique la COP.
Point, donc, de renvoi d’ascenseur ou de tentative d’orienter le sens des débats consacrés notamment à la finance durable, les scores ESG et à la responsabilité sociale des entreprises ! L’honneur est sauf, paraît-il. Pour la crédibilité, en revanche, on repassera.
La Rédaction.
