Il sera également possible de mettre à gage votre grand-mère ou bien de fournir des transfusions sanguines. Les modalités de ces nouveaux modes de financement dans notre article.
Alors que les cartes journalières sont en passe d’être supprimées et que les étudiants entre 25 et 30 ans devront probablement se mettre au deal pour régulariser leurs voyages réguliers sur les lignes non pas de cocaïne mais ferroviaires helvétiques, les CFF innovent. En effet, des rumeurs circulent selon lesquelles il sera possible, dès la rentrée de septembre, de s’acquitter de son titre de transport de trois nouvelles manières :
La première, en faisant directement un don du sang sur les quais, à l’aide d’une seringue retrouvée à même le sol, d’un Opinel rouillé ou, pour les moins indigents, dans une petite cabine construite sur le modèle du Quai 9 où seront disposées des auto-seringues à s’enfiler dans le bras quelques minutes avant le départ du train. Ce nouveau moyen de paiement vous permettra en outre d’effectuer un allé-simple vers la direction de vos rêves. À noter tout de même qu’il ne sera physiquement pas possible de faire plus de 300km en un trajet puisque chaque litre de sang prélevé vous permettra de réaliser 100km et que l’on commence très vite à tourner de l’oeil lorsqu’il ne nous reste plus que 4 litres de sang sur les 7 que comprend le corps d’une personne adulte. L’opération devra être réitérée si vous souhaitez voyager en sens inverse.
La deuxième manière de s’acquitter du prix de son titre de transport est un peu plus invasive mais ne nécessitera pas d’être répétée dans le temps puisqu’elle vous donnera le droit à un abonnement général à vie. Il s’agit de l’hypothèque de votre grand-mère, laquelle pourra être ensuite utilisée à des fins d’expérimentations médicales puisque les islamo-gauchistes ne veulent plus que nos vaccins soient testés sur des souris. Un sondage d’opinion montre que 74% des Suisse-sse-s sont prêts à se séparer de leur grand-mère pour gagner un titre de transport à vie.
Enfin, la dernière option, peut-être la moins coûteuse, qui s’offre à vous est le don d’organe. Attention, pas n’importe quel organe puisque les CFF et nous-mêmes savons pertinemment que vous avez un cœur de pierre inutilisable depuis que votre ex vous a quitté. Il ne s’agira pas non plus d’un foie, puisque vous avez noyé votre chagrin dans l’alcool et quasi décédé d’une cirrhose. Il s’agira dès lors du seul truc qui soit réutilisable chez votre humble personne : un rein. Contre un rein, vous aurez la chance de pouvoir parcourir la Suisse durant une année entière ! Pas de panique cependant, si vous souhaitez donner un second rein pour renouveler votre abonnement l’année suivante. En effet, le gouvernement chinois pratique de très bons prix au marché noir en revend des reins de Ouïghours à tire-larigot ! Vous n’aurez ainsi qu’à prétexter un accident pour vous faire greffer ledit rein et le refiler, quelques mois plus tard, aux CFF. Habile hein ?
Sinon, pourquoi ne pas simplement aller chercher de l’argent où il y en a ? Chez les actionnaires ou ceux qui reçoivent des dividendes insolents ? Hérésie ! Car ce serait oublier que « le dividende des CFF est une contribution à la qualité de vie et à l’attrait de la Suisse » ; et ça, ça n’a pas de prix.
La Rédaction.
Illustration : “Zwiterland, Zurich, SBB-CFF-FFS RABe 514” by Nik Morris (van Leiden) is licensed under CC BY-NC-SA 2.0
