Culture

Libertarien, il laisse brûler sa maison en proie aux flammes au lieu d’appeler les pompiers

Il ne paie pas ses impôts et ne voulait donc pas “profiter” d’un système qu’il trouve injuste.

Vincent est un individu né de bonne famille. Il a toujours eu le succès qu’il mérite. Non pas parce qu’il a beaucoup travaillé. Ça jamais ! Le travail, il le laisse aux autres ! En revanche, il a toujours su donner des ordres et convaincre la plèbe qu’il leur était supérieur. En même temps, rien de bien difficile quand on roule en Porsche depuis ses dix-huit ans et qu’on se situe dans la belle cité de Calvin connue et reconnue pour sa détermination protestante et son dévouement corps et âme au sacro-saint luxe. 

Sauf que Vincent n’est pas un bourgeois comme les autres. Pour ainsi dire, il est même bien plus cohérent que le plupart de ces gens, car lui, au moins, il possède des valeurs. Et pas des valeurs interchangeables comme un veste réversible ou comme un choix politique du PLR, ça non ! En outre, Vincent est un libertarien convaincu depuis son plus jeune âge et que papa lui a expliqué les vertus du bouquin de Robert Nozick. Résumée brièvement, le libertarianisme – à ne pas confondre avec la doctrine libertaire de ces hippies qui croyaient alors changer le monde avec des parties de jambe en l’air – préconise un Etat minimal où les pompiers sont remplacés par des seaux d’eau, la police par des milices privées et, le plus important peut-être, l’aide sociale par la charité. Quelle merveille d’intelligence !

Ce lundi, Vincent aurait pu, comme bien d’autres avant lui, retourner sa veste, alors que se déclarait un bel incendie dans sa villa sur les hauteurs de Cologny. Que nenni ! Intègre Vincent ne décroche pas le combiné et de la doctrine. Il regarde les poutres de sa baraque s’effondrer les unes après les autres sous la chaleur infernale du brasier. Il déclarera alors : 

 Vous voyez, je n’appelle pas les pompiers, car c’est ça la méritocratie, on peut tout perdre du jour au lendemain (…) Là, par exemple, je viens de perdre dix millions, mais bon, je les referai bien assez vite ! J’ai des ouvriers pour me les produire. 

“Vous voyez, je n’appelle pas les pompiers, car c’est ça la méritocratie, on peut tout perdre du jour au lendemain si on ne s’assure pas assez. Là, par exemple, je viens de perdre dix millions, mais bon, je les referai bien assez vite ! J’ai des ouvriers pour me les produire !”. 

L’action a d’ores et déjà été revendiquée par le CACLON – Comité d’Action Contre les Libertairiens On N’en peu plus ! – qui signe ses méfaits en déposant un caquelon de fondue sur les lieux de ses crimes. Les autorités promettent de faire tout leur possible pour retrouver les criminels. Toutefois, Vincent les a défendu de rechercher les responsables. En effet, il ne cautionne pas plus que les anarchistes le financement du bras armé de l’Etat et de mercenaires à la soldes du pouvoir régalien. Pour lui, les seuls forces de l’ordre qui ont lieu d’être, ce sont les gens qu’on peut payer en argent sonnant et trébuchant… Qu’à cela ne tienne, déclare un policier, le jour où il se fera agresser, on regardera le spectacle en mangeant des popcorns. 

La Rédaction. 


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