Politique

L’UDC Nidwald veut envoyer les réformés au bagne. “La récolte des signatures a déjà commencé”, lance Ueli Rösti.

L’initiative populaire, qui s’intitule « colonie de vacances pour tous les déserteurs ! », a été approuvée par la Chancellerie Fédérale en fin de semaine dernière. Rapide présentation des délibérations qui ont amené le petit canton à s’engager dans une campagne perdue d’avance contre la quantité toujours plus grande de jeunes gens se soustrayant à leurs obligations militaires:

  • Lundi – Ueli Rösti fomentait l’idée de tondre tous les «déserteurs» à la mode 1945 afin permettre au vaillant peuple suisse de distinguer entre ses «héros» et ses «lâches». Toutefois, la section cantonale enterrait l’idée, la jugeant «trop incisive». 
  • Mardi – Ueli Rösti revenait à la charge en introduisant l’idée du port d’un brassard à l’effigie d’Ueli Maurer – son idole – qui ne serait attribué aux jeunes hommes qu’au terme de leur école de recrue. Là encore, la proximité avec des pratiques inénarrables d’antan avait conduit la section cantonale à écarter l’idée. 
  • Mercredi – Ueli Rösti, lequel n’avait pas dit son dernier mot, réapparaissait sur la tribune de la place centrale de Stans, le chef-lieu du canton de Nidwald. Entre deux répétitions de corps des Alpes, il parvenait à se faire entendre et à recevoir l’ovation générale de la foule pour son idée révolutionnaire. 
  • Jeudi – le comité de campagne se formait et rédigeait l’initiative. Entre deux coups de schnaps, Ueli Rösti parvenait à articuler : «c’est de loin ma plus grande fierté. Même ma femme ne me fait pas cet effet. Mes enfants ? Ils sont partis depuis bien longtemps ! Ils travaillent dans le canton décadent de Genève (crachat par terre)! ». 
  • Vendredi – Le texte était approuvé par la Chancellerie Fédérale. Celle-ci administrait tout de même la correction suivante: le mot «Arbeitslager» (camp de travail) était remplacé par «Sommerlager » (colonie de vacances). 

Les initiants se disent confiant quant à la récolte des signatures. Ils s’insurgent cependant contre les «bobos et autres réactionnaires socialistes», qui manifestent déjà dans les bouges des grandes villes de Suisse et tentent de «semer la confusion» dans les esprits des vrais patriotes. Ueli Rösti de conclure: «ce ne sont pas ces graines de communistes qui vont nous arrêter, parole de vrai Suisse !».

La Rédaction.

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