Genève

Pour une haine antifrontalière décomplexée

Depuis la disparition d’Eric Stauffer de la scène politique, de stand-up et du dernier repas de Jésus emportant avec lui le reste des loukoums en doggy bag, la haine antifrontalière connaît une baisse significative qui fait craindre aux vrais Genevois de devoir bientôt discuter d’égal à égal, pire encore, de cohabiter avec des frontaliers. 

En effet, une étude de l’Université de Genève parue ce mardi dans le New York Times et le Annemasse Herald fait renaître la crainte d’une colonisation soft du territoire et des idées genevoises par ces mécréants du travail; ces fainéants poids lourd toute catégorie confondue du poil dans la main.

Et tandis que nos valeureux travailleurs s’échinent à la besogne pour permettre aux habitants de Cologny de partir en vacances, les Français, que dis-je, les « shadocks », viennent menacer le fragile déséquilibre des relations de travail genevoises. Plus encore ! Ils menacent d’effriter le système de valeur qui est le notre en introduisant des idées de gauche au sein de la Genève dorée; celle qui sort aux Voiles en afterwork et pour qui l’idée de consommer raisonnablement des stupéfiants est aussi stupéfiante que la raison pour laquelle notre Pierrot serait allé consommer des pâtisseries en plein milieu d’un désert émirati. Mais là n’est pas la question ! Nous digressons ! 

Les autorités politiques s’inquiètent, à juste titre, de ce qui pourrait être un revirement aussi sec que le champagne bon marché d’un prolo qui fête le diplôme de maturité de sa fille. Il faut dire que dans un système économique anarcho-communiste où les individus ne travaillent que 35 heures par semaine, c’est sept heures de temps libre supplémentaire laissées aux pauvres pour aller piller les riches. Autant les garder sous contrôle, il vaut mieux pour tout le monde ! 

Pourtant, personne ne semble s’inquiéter de la situation qui se décompose comme Esther Alder à la vue d’une note de taxi. Décomplexés, nous préférons tirer la sonnette d’alarme avant que celle-ci ne se déclenche d’elle-même sous les incursions répétées des frontaliers qui harcèlent littéralement le bassin d’emploi genevois, comme les danois à l’époque de Ragnar, lesquels envahissaient régulièrement les côtes anglo-saxonnes pour y établir des colonies. En ce sens, trois raisons nous poussent à ériger des barricades:

  1. Parce que c’est Emmanuel Macron qui les paiera. À charisme égal, Antonio Hodgers met bien une tête au petit lutin cocaïné. Le premier pourra donc aisément imposer ses vues au second. 
  2. Parce qu’on pourra y accrocher les têtes des ennemis vaincus, par exemple, celles des bouquetins assassinés par l’armée suisse des suites de tirs au char piranha dans les montagnes grisonnes. 
  3. Parce c’est symbolique et que ça rappelle la Genève de 1602 en peignoir en train de flanquer une rouste aux soldaillons Français en culotte de guère renforcée.

Or, comme tout acte concret est précédé d’un discours, il est bien entendu nécessaire de déterrer la hache des discriminations dont les frontaliers faisaient, durant le règne du MCG, les cibles de prédilections. Car au même titre que les noirs américains sont peut-être le « yang » d’un « ying » représenté par les patrouilles de police, les Français sont notre antithèse et ont un rôle à jouer dans l’équilibre de notre société, à savoir  celui d’être positionné dans une classe inférieure – puisqu’on ne peut plus dire “esclave” dans ce monde policé dirigé par les cyclogauchistes. Mais là encore, c’est une autre débat!

Tout ça pour dire: lâchez-vous ! Il en va des petits taquinages sur le mot quatre-vingt-dix aux insultes très concrètes adressées à l’engeance d’une plaque 74 oubliant de signaler sa sortie d’un giratoire – car on dit giratoire et pas rond point ! Il n’y a pas plus créatif qu’un Genevois qui s’énerve et c’est à cet esprit d’innovation que nous appelons. En espérant que les nombreux fans du Genève-Servette répondront au coup de Natel.

La rédaction.  

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