Au Kremlin, le maître de céans a pris la défense de la Ville de Genève, qui a récemment baissé le chauffage de ses logements sans l’annoncer à ses locataires. Selon lui, les personnes qui ne parviennent pas à vivre sans chauffage sont des « faibles », des « victimes » et des « fragiles » qui n’attendent que l’invasion de leur pays par l’armée russe pour quitter ce monde.
Dans un tweet à l’intention des Genevois et des Genevoises locataires de la Ville de Genève, Vladimir Poutine a rappelé que vous étiez des « victimes », des « faibles » et des « fragiles » si vous aviez ressenti comme « insoutenable » la baisse de un à deux degrés Celsius testée dernièrement par la gérance. « Vous croyez que je surchauffe le Kremlin moi ?! », vociférait-il récemment sur l’un de ses employés – occasionnellement son esclave sexuel – qui lui avait demandé s’il pouvait pousser un peu le thermostat au-dessus de quinze degrés. D’ajouter : « Ici, en Russie, quand on veut avoir chaud eh bien on fait de l’exercice ! ».
Par « exercice », chères lectrices, chers lecteurs, n’entendez un match de foot tout ce qu’il y a de plus classique, ni une petite course à pied pour « décrasser » les poumons. En Russie, les activités sportives sont à l’image de leur président : folles. Il en va de la chasse au dissident politique à la lutte contre un ours brun. Et il est vrai que, n’en déplaise à Léon Tolstoï, lequel narrait jadis les péripéties d’un jeune ours que des personnes tout aussi jeunes se sont « procurées quelque part », ont « emmené chez des actrices » et au dos duquel ces dernières ont attaché un commissaire de police venu les arrêter avant de les jeter tous les deux dans la Moïka ; n’en déplaise à ce grand auteur, disions-nous, il est vrai que les Russes n’ont pas renié leurs traditions sportives. Mais, disons le sans ambages : à l’ère moderne celles-ci ont pris une autre forme. Ainsi, quand ils ont froid, comme aujourd’hui, les Russes envahissent un pays voisin, ni plus ni moins. Ca leur fait de l’exercice et au moins ils ne perdent pas la main en matière de crimes de guerre !
« Nos locataires seraient bien inspirés par le comportement de leurs homologues moscovites », a ainsi déclaré la Ville de Genève, dans un communiqué de presse qui leur rappelait également que la sédentarisation est responsable d’une centaine de morts par années. « Nous n’avions pas le choix, c’était ça ou l’installation d’un vélo d’appartement relié à leur chauffage ! », précise-t-elle. « Il était donc préférable que ce soit la baisse de température au sein de leurs domiciles qui leur fît “bouger leur cul !” », signe l’édile responsable de la démarche, qui a souhaité taire son nom mais dont vous avez une chance sur cinq de reconnaître l’identité puisque le conseil administratif, jusqu’à preuve du contraire – et encore, j’ai de très bon amis complotistes qui diraient le contraire de la preuve du contraire – comporte cinq membres. On vous laisse le soin de deviner le ou laquelle.
La Rédaction.
