Mécontent de ce que le Bypass ferme définitivement ses portes, Jean-Kévin a annoncé le boycott de sa séance « pecs » pour protester contre la manque de diversité des lieux de culture où exprimer librement sa masculinité toxique.
Jusqu’à l’annonce de sa fermeture définitive, Jean-Kévin était convaincu que le Bypass rouvrirait et qu’il pourrait à nouveau profiter de ce cadre idyllique où consommer des magnums de vodka à quelque 300 fois le prix de la bouteille en magasin ; où se battre contre le premier quidam dont le regard vide se fût arrêté trop longtemps sur son éminence ; où se frotter impunément contre la gent féminine et où montrer – débordant de son t-shirt moulant taille XS – ses pectoraux aussi imposants que l’avis de taxation que des milliers de genevois ont déjà reçu cette semaine. Mais voilà, le sort, l’appât du gain – ou les deux simultanément – auront finalement eu raison de la célèbre discothèque genevoise qui, à la place de rouvrir, accueillera bientôt… (Roulements de tambours) … Les locaux de la toute puissante Fondation des parkings.
Or, il y en a dont cela ne fait pas les affaires, tel Jean-Kévin qui, quelques minutes seulement après l’annonce, déclarait qu’il boycotterait le banc de développé couché toute la semaine prochaine, par solidarité avec les centaines de milliers d’autres de Jean-Kévin qui se rendaient jadis au Bypass, les samedis soir. S’il est vrai que la palette d’action politique des Jean-Kévin est à la diversité ce que la créativité est à un jeune diplômé d’école de commerce : c’est-à-dire à peu près nulle ; si cela est certainement vrai, il n’en demeure pas moins que les Jean-Kévin ont aussi leurs marottes pour lesquelles ils sont prêts à mourir ou à renoncer à leur séance « pectoraux ». Et ça – sauf à parvenir à leur faire tomber le t-shirt – personne ne pourra le leur enlever.
La Rédaction.
