En 2023, nous avons décidé de compiler chaque semaine un florilège non exhaustif mais parfaitement représentatif du monde qui part en biturne… Pour vous, cette semaine, la droite américain en passe de devenir « woke » ; des vers et des pas mûres et le retour de nos Leopards au bercail.
Lundi : Guerre contre le « Wokisme »: La Floride révoque le statut spécial de Disney (Le Matin)
Supprimer un statut spécial octroyant des privilèges à une multinationale au nom de la lutte contre la propagande LGBT : le monde part tellement en Biturne qu’on en est réduit à prendre des mesures de gauche sur la base d’une panique morale d’extrême-droite. La souris aux grandes oreilles se fait donc tirer les siennes par un gouverneur dont l’objectif est de devenir le nouveau Trump… Étant donné l’ostensible passion de l’ex-président pour attraper les gens par certaines parties du corps, on peut considérer que Mickey peut s’estimer en partie heureux d’avoir affaire à la nouvelle génération. L’occasion quand même de rappeler que les États-Unis, c’est toujours pas Disneyland.
Mardi : Dans l’affaire de la plume, les experts dissèquent l’univers de l’asphyxie érotique (Le Temps)
Vous avez toujours rêvé de plonger profondément dans l’intimité d’un couple de septuagénaires multimillionnaires ? La version géronto-genevoise de « Fifty Shades of Grey » rebondit, et ce pour le plus grand plaisir des chroniqueur·euse·s judiciaires. Après avoir plaidé le « pieux mensonge » pour justifier ses mensonges au pieu ; après une prise de conscience de noël survenue lors d’un discours du Pape, le sympathique catholique se dit désormais confessé et prêt à parler de son intimité. Comme quoi, un passage chez le prêtre est susceptible de décoincer tant vieux que les jeunes. Bref, vous l’aurez compris, au terme de 6000 caractères qui n’en manquent pas, l’affaire de la plume aura trouvé la sienne… À défaut d’avoir trouvé de l’intérêt.
Mercredi : « Cette réforme de l’État met en danger les écoles privées ! » (20 Minutes)
L‘âge de scolarisation des élèves pourrait être revu à la hausse dans le secteur privé genevois, et c’est la panique à bord. À en croire le comité des écoles de riche, le yacht pourrait couler. « Et que vont devenir les enfants laissés sur le carreau ? Les parents devront trouver une solution de garde ! », panique une communicante. Imaginez un peu : des parents bourgeois devront passer une année de plus au contact de leurs encombrants héritiers-pas-encore-en-âge-de-reprendre-l’entreprise, aussi appelés « enfants », avant de pouvoir s’en débarrasser. Car nul n’ignore qu’un marmot est avant tout un investissement socioéconomique destiné à faire perdurer son nom et sa fortune. « Beaucoup de nos cursus nécessitent une scolarisation à 3 ans », est-il encore argué. Il est vrai que l’endogamie se cultive dès le plus jeune âge.
Jeudi : Les prétendus vers dans les assiettes du centre d’asile de Vallorbe n’en seraient pas (RTS)
Voilà une histoire de vers bien peu poétique qui n’aurait finalement rien de renversant… « Incroyable imbroglio à la cantine », auraient pu titrer certains médias. «Ces migrants qui crachent dans leur soupe», ont certainement ricané plusieurs éditorialistes bien connus de notre Rédaction. Quoi qu’il en soit, roulés ou pas dans les vers de farine, on se rend compte avec stupeur que des personnes qui ont subi des traumatismes de guerre et traversé le monde entier pour enfin parvenir à se faire traiter, chez nous, de parasites pourraient éventuellement avoir une légère tendance à la paranoïa. Une réalité qui s’impose en vers et contre tout.
Vendredi : L’Allemagne veut acheter des chars Leopard suisses hors service (RTS)
Voilà, c’est officiel : l’Allemagne n’est plus une menace pour quiconque : ni pour le monde, ni pour l’Europe. La Bundeswehr peut-elle tomber plus bas que de racheter ses propres chars après des années d’utilisation intensive en Suisse, essentiellement pour protéger les hangars de la Confédération de la menace du vide ? Ceci dit, l’Allemagne qui rapatrie des choses stockées de longues années durant dans des caves helvétiques, voilà qui nous ramène aux heures les plus sombres de notre histoire commune. Une telle vente est néanmoins intéressante pour expliquer les accidents qui ponctuent régulièrement les exercices de notre très bruyante grande muette : on saura enfin si ce sont nos tanks qui sont mal foutus, ou nos pilotes qui sont des branquignoles.
La Rédaction.
