Las d’être accusés de préférer constamment leurs sportifs – même lorsqu’ils sont totalement nuls – les Français se sont engagés à être moins chauvins que d’habitude. Selon les experts, cette résolution ne devrait cependant pas tenir plus de cinq minutes.
On aura tout vu et désormais tout entendu. Fort de plusieurs centaines années de chauvinisme à toute épreuve, les Français auraient subitement promis de « faire un effort » pour éviter de passer pour des individus insupportables quand il s’agit de supporter les sportifs qui défendent leurs couleurs, fussent-ils nuls à chier. « Cela fait des années que nous chantons les louanges de nos athlètes et il faut dire que ça ne leur réussit pas vraiment », explique le président du Mouvement pour une France Moins Chauvine (MFMC), Hervé Lenard. Le fait d’être traités comme les meilleurs ne les aide en effet pas à progresser : « Ils ont l’impression de ne pas avoir de concurrence. Et donc, quand il s’agit d’affronter d’autres athlètes, la dure réalité se rappelle alors à eux ! », précise celui qui est également porte-parole de cette association regroupant d’ores et déjà plus de cinquante millions de Français qui en ont marre de voir leurs sportifs tristement défaits en direct à la télévision publique. À ce propos, celle-ci s’est par ailleurs engagée à « être plus honnête en commentaire » et à « arrêter de saucer les athlètes alors même qu’ils n’avaient encore rien démontré », a communiqué tout à l’heure sa président-directrice générale, Delphine Ernotte. Désormais avisée, France Télévisions n’entend, en outre, pas reproduire le cas Mbappé. « Nous l’avons placé trop haut, trop vite ! Du coup il a pris un boulard monstre alors qu’il n’avait rien gagné. Puis il est devenu nul. Tout ça à cause de nous », déplore l’ingénieure de formation.
Selon les experts, l’engagement d’être moins chauvins, pris par des millions de Français, ne devrait toutefois pas tenir plus de cinq minutes. « Il le suffira qu’un seul de leurs sportifs gagne une médaille de bronze pour réveiller la mauvaise foi qui sommeille en eux », soulignent ainsi des chercheurs en sciences du sport de l’Université de Lausanne. « Il n’est toutefois pas exclu qu’aucun n’en rapporte. Alors là, on serait peut-être tranquille pendant un moment », précisent ces derniers.
La Rédaction.
