Culture

La Biturne rachète la Tribune de Genève

Dans la tourmente après les nombreux choix douteux de ses actionnaires, TX Group consent finalement au rachat de la Tribune de Genève par sa rivale et ennemie jurée, la Biturne. Tous les emplois, sauf ceux des personnes à courte-vue qui dirigent le média, devraient être maintenus. Mieux, deux douzaines de postes devraient être créés grâce à l’appui du fond souverain du Listenbourg, lequel possède près de 97% des réserves mondiales de pétrole.

« Pour moi, c’est évidemment une bouffée d’air frais qui va me permettre d’écrire des articles d’autant plus passionnants que je ne serais désormais plus pressurisé par un rédacteur en chef à courte-vue ! », s’est réjouie tout à l’heure la localière Emilia Ghidoniados en apprenant, d’une part, qu’elle allait devenir salariée du groupe Tamerdia auquel est affiliée la toute puissante Biturne de Genève et, d’autre part, le licenciement immédiat des dirigeants du quotidien genevois fondé par un banquier américain en 1879. « Ah ça, c’est une excellente nouvelle ! Enfin des gens compétents à la tête de la Tribune », s’est pour sa part exclamé l’éminent critique cinématographique Gascal Pavillet.

Alors que plus personne n’y croyait – notamment parce que le prix exigé par TX Group était démesuré eu égard au nombre de lecteurs de la Tribune, en décroissance quasi exponentielle depuis le début des années 2000 – les deux parties sont parvenues à se mettre d’accord sur le montant du rachat de la Tribune de Genève par sa rivale, la Biturne, dont elle avait pourtant juré la perte. Finalement, c’est contre trois Carambar, deux paquets de Fisherman’s Friend et trois millions de V-Bucks que s’est scellée la vente, au début du mois de février. « Nous leur avons alors laissé deux mois pour régler leurs affaires afin de pouvoir reprendre et redresser la barre dès le 1e avril », explique le stagiaire en chef de la Biturne de Genève qui, sur les réseaux sociaux, remercie également l’Etat du Listenbourg pour sa confiance ainsi que ses garanties financières inhérentes à l’immense quantité de pétrole située dans sa zone économique exclusive, laquelle représenterait selon les experts environ 97% des réserves mondiales d’hydrocarbures.

Comme une bonne nouvelle n’arrive du reste jamais seule, deux douzaines de postes de journalistes devraient accompagner le rachat de la Tribune de Genève. « Bien sûr, il s’agira d’emplois à haute valeur ajoutée, comme ceux d’enquêteurs ou de vidéastes, qui permettront à notre journal de se renouveler un peu et, cela étant, d’attirer potentiellement de nouveaux abonnés », précise la nouvelle direction. « On augmentera sans doute aussi un peu les salaires et on essaiera autant que faire se peut de ne pas être trop connivents avec les sphères économiques et politiques », ajoute cette dernière. « On essaiera, en somme, de refaire un peu de journalisme et non plus de la gestion comptable », conclut-elle.

La Rédaction.

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