Soucieuse de faire converger les synergies entre ses centaines de task forces dont on se demande parfois à quoi elles servent tant elles sont à l’efficacité ce qu’un Solex est à la vitesse, la Confédération va créer une task force chargée de coordonner le travail de ses task forces. À terme, son action devrait permettre à tout un chacun de se faire une meilleure idée de l’utilité de produire des rapports pour régler concrètement les problèmes de la population.
Qui a dit que l’essentiel du travail de l’administration fédérale était vain ? Nous peut-être. Ou pas. Enfin, on ne sait plus vraiment à force d’affirmer tout et son contraire comme l’UDC, le Centre et le PLR. Toujours est-il que la Confédération croit dur comme fer en la nécessité de créer une task force pour superviser toutes les task forces créées par elle-même durant ces dernières années. Ainsi verra prochainement le jour une toute nouvelle entité composée d’« experts en tout » nommés directement par le Conseil fédéral pour une période de cinq ans reconductibles.
En pratique, cette task force des task forces aura pour mission de coordonner toutes les task forces mises sur pied par la Confédération afin de produire de la bureaucratie au lieu de s’attaquer de front aux problèmes des Helvètes. Pragmatique, la Suisse n’en demeure en effet pas moins très attachée aux trois ou quatre tonnes de paperasse préalablement nécessaire à solutionner ses problèmes. « C’est qu’il faut à tout prix s’assurer que l’argent public soit bien dépensé, sinon les droitardés montent au créneau ! », souligne à cet égard le Chancelier de la Confédération cependant qu’il précise que le monde social est infiniment plus complexe qu’il n’est perçu par un cerveau primairement de droite et qu’il est, cela étant, difficile de prévoir exactement les coûts et les moyens nécessaires à la mise en place d’une politique publique, fût-elle particulièrement élémentaire.
Avec cette nouvelle task force, la Confédération entend du reste « favoriser les synergies. » Traduction : la Confédération veut permettre à un plus grand nombre de personnes de discuter entre elles des principaux défis rencontrés par le pays… En effet, « plus on est de fous, plus on rit ! », précise cette dernière. « Mais le rôle de la task force des task forces sera également de synthétiser tous les points de vue et de faire en sorte qu’une décision soit prise rapidement, c’est-à-dire cinq ans au maximum après l’apparition d’un problème », conclut-elle.
S’il n’est toutefois pas certain que la population accueille la création de cette task force de la même manière qu’elle accueillerait la démission immédiate des sept membres de son Conseil fédéral pour les remplacer par des individus autrement plus compétents et infiniment moins climatosceptiques, reste que cela pourrait avoir le mérite d’attirer son attention sur la quantité d’air brassée dans les bureaux de l’administration fédérale. Alors peut-être, sait-on jamais, que la population se rendra également compte de l’absurdité de voter pour des individus élisant ses sept dirigeants capables, en vertu des pouvoirs qui leur sont conférés, de nommer d’incapables technocrates aux différents postes clés de l’entité censée organiser leur vie collective.
La Rédaction.
