Suisse

La Suisse élève des miradors autour de ses stations-services pour empêcher les Français de s’y approvisionner

Deux mois seulement après que la France a érigé des miradors autour de ses stations d’essence pour empêcher les Suisses de profiter de la ristourne à la pompe offerte par le gouvernement, les Français se ruent actuellement en Suisse pour faire le plein. Fâchés, les Helvètes ont eux aussi construit des tours du haut desquelles des soldats en cours de répétition pourront s’entrainer à tirer.

Pas rancunier c’est, contrairement à ce qu’aurait tweeté le sénateur Loïc Hervé, avec un message de paix et d’amour que le conseiller d’État genevois en charge du Département de la santé, de la population et de la sécurité – Mauro Poggia – a accueilli ce matin en personne les nombreux Français qui venaient profiter de ce que la Suisse est un havre de paix du travail, où tout le monde il est beau il est gentil et il travaille sans relâche, pour s’approvisionner à la pompe. 

Un « bienvenue cher voisins » qui ne passe cependant pas auprès du Genevois moyen ataviquement déterminé à honnir, pire, à abhorrer son voisin français depuis que celui-ci a tenté, il y a de cela quatre cents ans, un soir d’Escalade, de l’égorger lâchement dans son sommeil. « Les Français sont des profiteurs ! », décriait ainsi ce matin un avocat se rendant au travail au volant de son SUV cent cinquante-quatre litres aux cent interrogé par notre Stagiaire. « Nos amis français bénéficient de ce que les travailleurs suisses n’osent pas se mettre en grève pour les dépouiller de leur essence », ajoutait un autre, plus lucide quant à la passivité, que disons-nous, la résignation des Suisses vis-à-vis de leurs conditions de travail. 

En fin de matinée, une centaine de bénévoles et de stagiaires rémunérés, comme ici à la Biturne, à la reconnaissance, élevait ainsi des miradors comme il avait été fait par les Français il y a deux mois. Renversant également la politique française de répression menée deux mois plus tôt, les Suisses décidaient que, d’une part, toute plaque française – a fortiori parisienne – s’approchant à moins de cinquante mètres d’une station-service se verrait intimer l’ordre d’opérer un demi-tour ; et que, d’autre part, un refus d’obtempérer serait sanctionné par un tir de sommation dans un rétroviseur ou un pneu du véhicule. Si le conducteur refusait toujours de rebrousser chemin, le trouffion de l’Armée suisse en cours de répétition aurait l’autorisation de l’abattre. « Au final, le risque est à peu près similaire à celui de se faire tirer dessus alors qu’on est aux champignons. Il est aussi à peu près égal à celui, pour une mère et ses enfants en promenade, d’être confondu avec du gibier par un chasseur ébloui par le soleil », plaisantait Mauro Poggia tout en coupant, en fin de journée, un ruban rouge inaugurant un mirador flambant neuf. 

La Rédaction.

Crédit photo: “File:JVA Celle wachturm 2.jpg” by Hundehalter is licensed under CC BY-SA 3.0.

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