Genève

La Ville reconnait que ses abribus sont « chanmés de ouf » mais parfaitement incapables de remplir leur fonction première

La Ville de Genève a enfin admis que ses abribus place de Bel-Air ne servent à rien. « Par contre, ils sont chanmés de ouf ! », relativise son porte-parole.

On ne compte plus les trucs inutiles dans le canton et en Ville de Genève. D’aucuns estiment même que si un stagiaire devait en dresser la liste, cela lui prendrait aux alentours de deux cent cinquante-quatre années à remplir le tableau Excel idoine. Or, les trucs inutiles, il y a certains acteurs qui – à l’instar de l’office cantonal du génie civil et leurs pistes cyclables qui, route des Acacias, s’achèvent systématiquement à l’entrée des ronds-points – refusent catégoriquement d’admettre qu’ils le sont et il y en a d’autres qui – plus honnêtes – reconnaissent volontiers qu’ils auraient pu faire mieux, comme dit le vieux Mélenchon. Ces autres, en l’occurrence, c’est notamment la Ville de Genève qui, après un énième coup porté à son endroit par l’un des plus virulents ferrailleurs de la Cité de Calvin, a récemment admis que ses abribus sis Place de Bel-Air étaient, certes, « chanmés de ouf » mais parfaitement incapables de remplir leur fonction première, à savoir celle de protéger les gens en cas d’intempéries. 

Mesquins, nous nous serions dans un premier temps arrêtés sur l’expression « chanmé de ouf » utilisée par le porte-parole de la Ville. Nous aurions alors qualifié cette dernière d’inhabituelle voire de totalement désuète et aurions ajouté qu’il eut fallu lui préférer quelque chose comme « tarpin bien ! » – si tant est qu’on vienne de Marseille – ou « franchement cool » – plus sobre. Mais là n’est finalement pas la question. C’est ainsi que, dans un second temps, nous nous serions demandé pourquoi rien n’est fait pour y remédier ? Nous nous serions alors plongés dans les archives – pas si anciennes, cela dit – du conseil municipal de la Ville de Genève où nous aurions constaté l’existence de la motion M-1481 déposée par un groupe de joyeux lurons en l’an de grâce 2019, le jour de la saint François Xavier. Nous aurions ensuite pris acte de l’avènement d’une crise sanitaire dont on peut dire qu’elle aura duré deux ans et retardé la résolution du problème du même nombre d’années. Enfin, nous aurions été ravis de voir que – et ce malgré ses nombreux reports – l’objet était passé entre les mains de personnes très compétentes au sein du service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité du département des constructions, de l’aménagement et de la mobilité de la Ville de Genève* qui, rapidement, avaient tranché en faveur de l’amélioration des aubettes de la place de Bel-Air. 

Reste donc, si l’envie lui prend les 17 et 18 janvier prochains, au conseil municipal à valider cette dernière option pour que les travaux démarrent – et Dieu seul sait quand. En attendant, pensez à vous munir d’un parapluie si vous devez attendre votre tram à Bel-Air un jour d’intempéries… 

La Rédaction. 

*Note à l’intention de l’administration municipale : ce n’est pas possible de faire des noms de service et de département aussi longs ! Écrire cette phrase correctement a provoqué le burnout de trois stagiaires !

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*