Suisse

Le Conseil fédéral veut rouvrir cinq centrales à charbon d’ici 2030

Inquiet pour l’indépendance énergétique de la Suisse, le Conseil fédéral va rouvrir cinq centrales à charbon d’ici 2030. Les nouvelles émissions de CO2 issues de ces dernières seront compensées par une opération Pièces jaune et une campagne publicitaire dans les pays en voie de développement pour les inciter à « faire plus avec moins ».

« Ce n’est pas avec trois éoliennes et quatre panneaux solaires, remplaceraient-ils mes vignes, que la Suisse atteindra l’indépendance énergétique ! », a lancé tout à l’heure Guy Parmelin lors d’une conférence de presse annonçant l’intention de la Confédération de rouvrir au moins cinq centrales à charbon d’ici 2030. « C’est, au contraire, en n’hésitant pas et en prenant des mesures fortes comme le développement des EPR – NDLR : réacteur (nucléaire) pressurisé européen – et donc, dans l’intervalle, en rouvrant quelques centrales à charbon alimentées par l’ancienne mine d’Oron (VD) que nous y parviendront ! », a poursuivi ce dernier. 

Pour le Conseil fédéral où siège désormais un lobbyiste des énergies fossiles, la priorité est en effet à la souveraineté énergétique du pays qu’importe si celui-ci n’est plus viable d’ici une centaine d’années. « Pierre Bourdieu parlait ‘’d’urgence du quotidien’’ », justifie ce dernier dans une communication transmise à la Rédaction de la Biturne de Genève. « Or, si l’on tient à la survie de nos industries et de nos licornes comme QoQa et ses promotions imbattables sur les aspirateurs Dyson, il est urgent de sortir de notre dépendance énergétique aux pétromonarchies et autres régimes politiques oligarchiques », précise ce dernier.

Sur la question écologique posée évidemment par ces cailloux dans la chaussure que sont les hipsters et les ayatollahs du climat, le Conseil fédéral appelle à ne pas « céder à de l’indignation facile. » Deux mécanismes de compensations sont en effet prévus qui « neutraliseront » le surplus de gaz à effet de serre émis par les nouvelles centrales à charbon. Le premier consiste en une vaste opération Pièces jaunes destinées aux familles Bangladaises et plus généralement à toutes les Îles du Pacifique en passe d’être engloutie par la montée des eaux inhérente au réchauffement climatique. Le second n’est ni plus ni moins qu’une campagne de communication visant à étendre le principe du « faire plus avec moins » dans les pays en voie de développement. « Notre objectif c’est de les préserver de la folie productiviste et consumériste dans lequel nous sommes, nous, Occidentaux, tombés », explique le Conseil fédéral. Quelle grandeur d’âme.

La Rédaction.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*