Après le blocage du Gothard, place à celui des supermarchés. Ce matin, des centaines de militants pour le climat ont en effet empêché plusieurs milliers de « vieux » de faire leurs traditionnelles commissions du samedi matin. Une « honte ! » pour la moitié d’entre eux. « Pardon, mais vous parlez de quoi ? » pour l’autre moitié, qui a déjà oublié ce qu’il s’était passé.
Pour obtenir gain de cause, il faut frapper là où ça fait mal. Or, quoi de plus douloureux pour les petits vieux que d’être empêché de se rendre au supermarché le samedi matin ? L’arthrite sans aucun doute. Sinon la prothèse de hanche qui ne tient pas bien. Là ne sont toutefois pas les endroits où le groupement militant islamo-gaucho-woke-bolcheviko-antinantermiste rose-vert Renovate Switzerland a décidé de frapper pour sensibiliser aux questions climatiques les seuls citoyens qui votent encore en masse. Eh non ! Ce matin, à l’heure où l’encarté libéral-radical lambda a déjà fait dix séries de pompes, cinq d’abdos, créé trois start-ups disruptives et dynamiques qui ont eu le temps de rentrer en bourse avant de s’effondrer dans l’heure – le marché s’étant rendu compte que leurs business étaient basés sur des pyramides de Ponzi –, ce matin, donc, des centaines de militants pour le climat se sont assis devant l’entrée d’un nombre tout aussi important de magasins d’alimentation partout en Suisse. Durant plusieurs heures, ces derniers ont alors bloqué des milliers personnes âgées qui se réjouissaient pourtant de faire leur courses depuis la veille où elles étaient aussi allées faire quelques courses…
« Tant que les choix politiques des vieux nous condamneront, nous condamnerons la Coop tous les samedis matin ! », déclarait alors un militant climat assis devant l’entrée de celle de la Jonction. À Zurich, un militant Suisse allemand baragouinait un truc sans doute tout aussi pertinent et à peu près similaire. Étant entendu le niveau lamentable d’allemand des stagiaires de la Biturne de Genève – qui, si nous pouvons nous permettre, ont tous suivi religieusement l’enseignement du collège de Genève alors dirigé par notre amie et plus grande fan, Anne-Emery Torracinta, à qui nous passons du reste le bonjour et souhaitons une belle et heureuse retraite – nous ne sommes cependant pas en mesure de retranscrire les propos de ce Zurichois dans ces colonnes.
« J’ai bien failli m’énerver et frapper un de ces marauds avec mon déambulateur ! », témoignait pour sa part, et visiblement aussi remonté que son pantalon qu’il portait aux aisselles, Michel, 89 ans et presque toutes ses dents car certaines lui ont arrachées en 1954, au cours d’un pugilat avec Francis, le fils du postier, qui reluquait un peu trop la belle Francine, laquelle devait devenir l’épouse de Michel l’année suivante jusqu’à ce qu’elle décède, il y a deux ans. Michel ne s’en est jamais remis, nous a-t-il dit alors qu’il nous tenait la littéralement la jambe devant la Coop, nous qui étions simplement venu recueillir quelques propos pour faire ensuite ce que nous faisons le mieux : les déformer et en extrapoler des choses sans queues ni têtes.
Bref, ce matin, des militants pour le climat ont emmerdé des vieux. C’est tout ce qu’il faut retenir. Immédiatement, la droite a dit que ça « desservait la cause climatique » et a proposé « d’innover » pour s’écarter du mur dans lequel nous fonçons en cinquième. Elle a cependant laissé le soin de ce faire à des gens compétents. De son côté, la gauche sociale-démocrate n’a pas commenté et c’est dommage de rater ainsi une occasion de soutenir les mouvements populaires.
La Rédaction.
Crédit photo : “Migros-Markt im Zentrum von Weinfelden” by JoachimKohler-HB is licensed under CC BY-SA 4.0.
