Politique

Répéter une centaine de fois aux abstentionnistes qu’il faut voter n’aurait jamais incité personne à le faire

La cent-unième fois, cela n’aurait pas fonctionné non plus.

Ils sont nombreux les candidats·es ou les médias, petits et grands, à appeler au vote en ces temps d’élections dans la République bananière et canton de Genève. Pourtant, jamais aucun d’eux n’aurait effectivement convaincu personne de se rendre à l’isoloir ou de retourner son enveloppe de vote. C’est en tout cas ce que conclut une étude de l’Université de Genève, laquelle précise que les soixante et quelques pourcents de citoyens qui n’ont pas voté au premier tour de l’élection au conseil d’État genevois ne se rendront, pour la grande majorité d’entre eux, pas non plus à l’isoloir au second. « Entre la secrétaire générale adjointe de la chambre immobilière genevoise qui veut que les enfants aillent à l’école dès l’âge de trois ans pour acquérir le plus tôt possible les dix années d’expérience nécessaires à occuper leur futur bullshit job ; une membre de la direction d’un groupe médical privé qui fait la leçon à l’État sur sa rigueur budgétaire alors qu’elle ferait mieux de balayer devant ses trente-quatre Leonardo par habitant ; un ancien médecin aux relations ambigues avec les Émirats Arabes Unis ; un bougre condamné pour acceptation d’avantage et un faux prolo’ à 265’000 CHF par an – NDLR : bientôt 330’000 –, il faut dire que nous avons l’embarras du non-choix ! », commente ainsi un abstentionniste de la première heure, lequel a bien souhaité nous communiquer les raisons de sa décision de se torcher le derrière avec les papiers qui lui sont régulièrement envoyés gratuitement par la Chancellerie d’État du canton de Genève plutôt que de les retourner par la poste remplis et signés. 

En premier lieu de ces raisons figurent ainsi la trahison : Jean-Edouard – notre abstentionniste qui, contrairement à ce que vous venez à l’instant de penser de lui, ne s’est jamais retrouvé avec Loana dans la piscine – n’a plus jamais voté pour la gauche sociale-démocrate depuis que cette dernière a pris pour habitude de trahir ses électeurs. À cet égard, il souligne ce qui est peut-être le plus gros baiser de Judas socialiste des années 2020 : le zèle d’Alain Berset dans la défense du projet de réforme AVS21. Jean-Ed’ rappelle ensuite qu’il ne se sent pas non plus représenté par la droite qui, comme chacun sait, n’a jamais eu l’intention de rendre la vie plus facile à la classe moyenne – « bien au contraire ! », dit-il – ni vocation d’ailleurs à affronter le plus grand problème de ce siècle, à savoir celui du réchauffement climatique. S’agissant de son premier grief à l’encontre de cette coterie, Jean-Ed’ en veut notamment pour preuve le récent durcissement du droit du bail au Parlement fédéral. En effet, si ces deux projets adoptés avec le concours du Centre, du PLR et de L’UDC tiennent, comme ils disent, « compte de l’équilibre nécessaire entre les parties », alors la Biturne de Genève est un vrai journal. On vous laisse faire votre choix. 

Cela étant, on pourra opposer à Jean-Ed’ que son abstention fait le jeu du second camp, très mobilisé, et dont il ne fait évidemment pas partie. On aurait d’ailleurs sans doute raison de lui opposer cet argument puisque si tous les Jean-Ed’ votaient, les Parlements cantonaux et fédéral ne seraient sans doute pas constitués pareils. Comment, pourtant ne pas comprendre les Jean-Ed’ quand on voit que, à l’instar des saumons, ce ne sont pas toujours les candidats les plus compétents qui parviennent à remonter la rivière… 

La Rédaction. 

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