Le brassage d’air est une compétence qui fait cruellement défaut au personnel de l’administration fédérale, contrairement aux consultants des cabinets d’audit.
Les conférences sur le « futur du métier de l’enseignement (selon des types qui n’ont jamais enseigné et pas ouvert un livre depuis des années) » ou sur les meilleurs moyens de réaliser des économies de bouts de chandelle dans les services de l’État ne sont pas seulement l’apanage de la France et de son président-monarque éclairé, mais aussi le fait de la Suisse. En effet, le cabinet de conseils McKinsey y a également été appelé à la rescousse, au tout début de la pandémie de coronavirus, pour traiter des questions inhérentes à la stratégie vaccinale, mais pas seulement…
Le média zurichois Über BersetKöpf nous apprend ainsi que, dès avril 2020, McKinsey a conduit une étude permettant au ministre de la santé de déterminer si son Borsalino devait être « plutôt gris » ou « plutôt noir », selon qu’il voulait paraître plus « détendu » ou plus « sérieux » aux yeux des Helvètes. Aussi, le cabinet aurait demandé au ministre de la santé de « pousser » Daniel Koch dans les escaliers, afin de réaliser des économies substantielles sur la rente qui lui serait versée l’année suivante, après son départ à la retraite.
Mais là n’est pas l’essentiel du travail acharné produit par le cabinet d’audit pour le compte de la Confédération. En outre, celui-ci a également réalisé une dizaine de milliers de slides PowerPoint destinés à dormir dans les boîtes mail des fonctionnaires fédéraux. « Nos effectifs ne jouissent pas de la même expertise en la matière que les cabinets privés », justifie le porte-parole de l’administration fédérale. En effet, dans l’administration fédérale, on apprend rarement à vendre du rêve, encore moins du vent.
La Rédaction.
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