Suisse

À Genève, les avions atterriront désormais grâce à des signaux de fumée

Une panne informatique a contraint l’Aéroport de Genève à redoubler d’ingéniosité pour garantir les allées et venues des avions du monde entier : un petit groupe de contrôleurs aériens a été placé en bout de piste pour émettre des signaux de fumée à destination des pilotes. 

Qui a dit qu’urgence et innovation ne faisaient pas bon ménage ? Certainement pas les contrôleurs aériens, dont une petite partie des effectifs vient d’être dépêchée sur le tarmac de l’Aéroport de Genève afin d’y produire des signaux de fumée destinés à guider les avions. En cause : une panne informatique qui semblerait être due au renvoi quelque peu musclé de l’ancien stagiaire, lequel aurait quitté les lieux en débranchant la prise qu’il ne fallait pas débrancher et sur laquelle reposait l’entier de l’infrastructure… 

Survenu en pleine nuit, l’incident a soudainement privé les aiguilleurs du ciel de l’intégralité de leurs instruments de mesure. La sécurité des vols étant compromise, l’espace aérien avait dû être fermé et le serait toujours sans l’ingéniosité de Denis, Roger et Patrick. Ces contrôleurs aériens, tous trois au bénéfice d’une formation de scout, ont effet rapidement proposé à la direction de guider les avions grâce à… Des signaux de fumées.

Dos au mur, la direction de Skyguide n’a pas hésité une seule seconde à faire confiance à ses trois plus vieux collaborateurs. Le feu vert étant donné Roger est alors allé chercher du petit bois ; Denis s’est rendu à la quincaillerie Baud pour dégoter une bâche destinée à contenir la fumée et Patrick s’est allumé une clope dont le cul a servi, quelques minutes plus tard, à allumer les brindilles des foyers situés de part et d’autre de la piste.   

Aussi, très rapidement, un code simplifié d’aiguillage aérien a été établi et transmis, par SMS, aux pilotes de ligne :  

  • Une volute de fumée voulant signifier : « Vous pouvez atterrir/décoller » ;
  • Deux volutes voulant exprimer : « Ralentissez, il y a (encore) Denis qui a retourné la Clio au milieu du tarmac en raison de sa consommation excessive de Suze » ;
  • Trois volutes étant enfin le signe de : « C’est la merde, y’a un autre avion au milieu de la piste, n’atterrissez surtout pas ! »

En quelques heures, le problème était ainsi résolu. Skyguide communiquait le retour à la normale au cours d’une conférence de presse où s’exprimait notamment son pédégé, Alexis Bristol : « je suis très fier de Roger, Denis et Patrick », déclarait alors ce dernier avant d’ajouter : « à eux seuls, ils sont parvenus à faire redémarrer l’aéroport de Genève ! Bravo ! Cela veut dire que je vais pouvoir me séparer des autres collaborateurs ! », se réjouissait-il également.

Nul ne sait combien de temps l’Aéroport de Genève devrait avoir recours aux services des trois scouts pour guider les avions. Ce qui est sûr, c’est que les tentatives visant à remédier au problème survenu ce matin ont cessé. « Vous savez, parfois il vaut mieux attendre que ça passe », justifie le responsable du service informatique. « On a tout éteint et on reviendra voir demain si ça va mieux », précise ce dernier. « D’autant que nos trois mousquetaires en bout de piste, là, ils sont bien équipés ! Ils ont des parasols, des lampes torches, un ventilateur et, le plus important peut-être, des bières », conclut-il. 

La Rédaction. 

Illustration : « Aéroport International de Genève » by abdallahh is licensed under CC BY 2.0.

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