À Genève, le doute sur la réouverture des terrasses a laissé place à la joie et à l’exultation des foules descendues dans la rue pour célébrer ce rapprochement avec le modèle français.
À deux heures de la conférence de presse du Conseil fédéral, la pression monte dans les artères de la population helvétique ainsi que dans les bouchons des automobilistes genevois néanmoins à l’écoute, assis au volant de leur Tesla dernier cri. En effet, la plupart des citoyens se demandent s’ils pourront ou non lundi prochain écluser quelques galopins et galoper sur les terrasses après le boulot, Persols montées sur le nez aquilin, la cravate déliée et rangée dans la poche revolver de leur costume trois pièces taillé sur mesure dans la galerie Victor Emmanuel II, à Milan – pour les autres, ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette description, vous n’êtes sans doute pas assez aisés pour profiter de bières à huit francs et de cocktails à vingt…
Toujours est-il que le suspense est à son comble : Alain va-t-il rouvrir ? Alain va-t-il abaisser encore sa côte de popularité en décidant de ne pas tenir la promesse qu’il nous avait faite, à nous son petit peuple, il y a de cela quelques semaines ? Par pitié Alain il en va de notre santé mentale que tu rouvres les PMU et les troquets type Sagittario afin que je puisse aller échapper à l’affreuse réalité du monde dans lequel je n’ai pas choisi de vivre – mais je digresse, pardonnez-moi chers lecteurs, comme vous avez pardonné à Darius !
Selon des sources contradictoires recoupées par notre stagiaire adepte lui aussi d’un bon demi au Sagittario à la sortie du boulot, Alain Berset, qui possédait jadis dans sa chambre des affiches de Martine Aubry, aurait décidé d’imposer à la Suisse entière une réduction du temps de travail et de passer aux 35 heures dès le mois d’avril pour que : « la population jouisse d’un temps de confinement libre supplémentaire ». Et tandis que les syndicats ont appelé à ériger partout en Suisse – notamment sur la place Pury, à Neuchâtel – des statues du conseiller fédéral socialiste, les représentants de l’USAM – Union Suisse des Arts et Métiers – doivent se prononcer bientôt entre un suicide collectif et un outsourcing massif au Bengladesh, là où : « les conditions d’emplois ne sont pas celles de la Russie soviétique ». Ah la Suisse, ce pays de bolcheviks – comme dirait Yves Nidegger !
La Rédaction.
Illustration : « Group Photo with Alain Berset (01910908) » by IAEA Imagebank is licensed under CC BY 2.0 ; « Martine Aubry » by t_bartherote is licensed under CC BY-SA 2.0 ; « Chambre d’hôtel » by fred_v is licensed under CC BY 2.0
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