Genève

Coup d’état en Guinée – l’hôtel Intercontinental propose d’accueillir autant de dirigeants déchus qu’il a de chambres disponibles

Durant un certain temps, Paul Biya sera invité à diriger le Cameroun depuis un autre hôtel de luxe. Ce n’est pas ce qui manque à Genève.

« Lorsque nous avons appris qu’il y avait quelques bisbilles du côté de la Guinée, nous avons tout de suite appelé Alpha Condé, le président, pour savoir s’il voulait que nous lui préparions sa chambre habituelle », raconte Jürgen Kreipl, le directeur de l’Hôtel Intercontinental de Genève. « Pour toute réponse, nous n’avons eu droit qu’à un ‘’Arghhhhh, par pitié, aidez-moi !  Je vous en prie ! Non pas les testicules !’’ ». « Je crois qu’il allait bien », termine le directeur « Mais avec ces sauvages, qui sait pour combien de temps ! ».

L’établissement genevois, connu et reconnu pour ses bons offices à l’endroit des dirigeants du monde libre comme de monde un peu moins libre mais dont il serait osé d’affirmer qu’il s’agit de dictatures, de régime autoritaires ou d’États voyous, nous qui, après tout, n’avons pas conscience de ce qui se passe vraiment dans ces pays quand bien même de nombreuses études scientifiques, de nombreuses ONG ainsi que de nombreux journalistes y dénoncent la corruption et les ingérences occidentales ; l’établissement genevois, disions-nous, a offert d’accueillir autant de dirigeants déchus qu’il compte de suites présidentielles, à savoir cinq. 

À cette fin, l’hôtel a notamment demandé au dirigeant camerounais, Paul Biya, de se trouver un nouvel établissement de luxe à partir duquel il pourra diriger « en wifi » les affaires de son pays. Ce dernier, par ailleurs, n’a pas dissimulé sa peine vis-à-vis de la situation de son homologue : « Pourvu qu’Alpha Condé suivisses mes conseilsil ne serait pas en train de croupir parmi les détenus de droit commun, les homosexuels, les opposants politiques, les femmes stéatopyges et les marabouts ». 

Arghhhhh, par pitié, aidez-moi !  Je vous en prie ! Non pas les testicules !’
(Alpha Condé)

Quant à la ville de Genève, celle-ci n’a pas caché ses préoccupations : « Si les dictateurs africains commencent à tomber comme des mouches, c’est des emplois locaux qui seront directement menacés ! En effet qui dit plus de client dit aussi plus besoin d’employés obséquieux qui leur assurent que l’achat de leur vingtième montre à quarante mille balles ne serait pas de trop. La rue du Rhône va se vider ! Les marques de luxes délocaliser au Luxembourg et, finalement, c’est la Genève Internationale qui va en ressortir perdante ! ». Pour cette raison, la ville a décidé de faire un geste et de proposer l’installation de tentes LVMH sur la place Bel-Air à partir du moment où elle sera piétonnisée. « Ainsi pourront-ils continuer à consommer chez nous et faire prospérer notre cité », ajoute Christian Lüscher, porte-parole autoproclamé du rayonnement intercosmique du canton.  

La Rédaction. 

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