Economie

La Biturne garantira un stagiariat pour chacun des journalistes licenciés du groupe Tamedia

La Rédaction de la Biturne de Genève a pris connaissance avec tristesse, mercredi dernier, de l’annonce du licenciement d’un maximum de 28 collaborateurs du groupe Tamedia d’ici la fin du mois d’octobre. Officiant pour sa part dans un secteur qui ne connaît pas la crise – grâce, notamment, aux inepties qui augmentent de façon exponentielle à l’approche des élections fédérales – celle-ci garantira une place de stage à toutes celles et ceux qui auront perdu leur emploi. 

Contrairement à l’Intercity depuis lequel votre stagiaire écrit ces lignes, les nouvelles ne vont pas bon train dans le monde fantastique du journalisme. En même temps, comme a dit un jour un homme dont la présence d’esprit n’est plus à prouver : « Qui aurait pu le prédire ?! » En effet, qui aurait pu prédire qu’après le rachat d’Edipresse par Tamedia en 2011, le seul et unique impératif catégorique d’une entreprise – à savoir celui de réaliser un profit suffisant pour contenter ses actionnaires à l’appétit et au physique de Suidae – resterait inchangé et finirait pas déclencher la vague de licenciement qui se produit aujourd’hui. Qui aurait pu le prédire, hein ! Toujours est-il que, consciente de sa responsabilité sociale, la Biturne de Genève a décidé d’agir. Par ces quelques mots, elle s’engage ainsi à garantir une place de stage à toutes celles et ceux qui auront perdu leur emploi, fussent-ils au bénéfice de vingt ans ou de trois jours d’expérience, à l’issu du mois d’octobre prochain. De rien. 

Pour contenter tout le monde, la répartition des places vacantes au sein de la Rédaction, à savoir celles de tabouret, de préposé au caramel macchiato du réac’ chef, de correcteur du stagiaire dyslexique ou encore d’abat-jour sera faite selon la règle du premier arrivé, premier servi. « C’est le seul moyen que nous avons trouvé pour que notre table basse ne soit pas jalouse de notre commis à l’interrupteur de la cafétéria ou du portier », communique à cet égard la direction du groupe Tamerdia dont fait partie intégrante la Biturne de Genève. Il va bien évidemment de soi qu’aucune rémunération n’est prévue. A-t-on en effet déjà vu un stagiaire qui était récompensé autrement que par des coups de pieds dans le derrière et, parfois, quelques tapes amicales dans le dos ? Qui plus est le travail ne se fait-il pas si rare qu’il vaut désormais de l’or ? 

« Nous sommes fiers de compter sur notre territoire des organisations intègres et soucieuses de leur devoir comme la Biturne de Genève », a fait pour sa part savoir la Conseil d’État de la République bananière et canton éponyme. « Aux grands hommes la patrie reconnaissante », a également ajouté ce dernier. Par conséquent, précise-t-il : « Lors de la prochaine séance hebdomadaire du CE, nous entérinerons l’exonération fiscale totale de son réac’ chef jusqu’à la fin de ses jours. »

La Rédaction. 

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