L’aéroport lausannois offrira, dès la rentrée 2021, une centaine de vols par jour reliant la métropole romande à son village de pêcheurs.
On ne pourra pas dire que le dernier « incident » des CFF n’aura pas fait « bouger les choses ». En effet, quelques heures après qu’un trou de ver s’est formé mardi soir en plein milieu des rails des chemins de fer fédéraux, le conseil d’administration de Lausanne-Blécherette s’est réuni en comité exécutif exceptionnel pour discuter du futur de son aéroport. Or, les palabres n’ont pas eu besoin d’aller très loin avant que le directeur de ce dernier ne lance : « C’est là notre chance ! Tout le monde s’en branle de l’écologie, et puis c’est sympa un petit tour en avion pour aller au boulot : on peut prendre des selfies, des photos de paysages à couper le souffle et, non des moindres, se moquer des abrutis coincés en bas dans les bouchons ! ». Acclamations.
Ainsi donc, l’aéroport lausannois offrira, dès la rentrée 2021, une centaine de vols par jour reliant la métropole de la Suisse romande à son village de pêcheurs. Pour l’heure, les prix des billets ne sont pas encore connus. L’aéroport a néanmoins annoncé qu’une formule de type « abonnement » verrait le jour pour attirer les usagers. Ce qui est sûr, a précisé son directeur, c’est que son prix annuel sera nettement inférieur aux 3’800 francs que les clients des chemins de fers fédéraux déboursent actuellement pour circuler sur des lignes où ils ont une chance sur deux, à chaque voyage, de disparaître dans un trou noir ou de se faire mordre par un gamin en sortie scolaire. De quoi attirer un bon nombre d’usagers de plus en plus insatisfaits des services proposés par la compagnie ferroviaire.
Au reste, une étude de marché visant à déterminer exactement les coûts d’une telle entreprise a fourni ses premières conclusions. Du côté du fonctionnement courant de l’aéroport : rien à signaler, celui-ci est parfaitement en capacité d’accueillir les centaines de milliers de pendulaires qui prévoient d’emprunter les lignes aériennes. Seul petit bémol, peut-être, l’existence scientifiquement inexpliquée de « trous d’air » juste au-dessus de Tolochenaz. Pas de panique, cependant, les pilotes auront l’interdiction la plus stricte de survoler la zone.
Pour ce qui est des zadistes et autres hippies-écolos-bobo-bourgeois-au-laxisme-gauchisant-fainéant favorable-à-la-semaine-de-travail-de-quatre-jour, leur porte-parole a d’ores et déjà annoncé qu’un petit groupe de « climactivistes » tiendrait le piquet devant l’aéroport Lausanne-Blécherette afin de dénoncer l’absurdité des voyages en avion de soixante kilomètres. Bien entendu, les autorités feindront de les écouter, exprimeront publiquement leur soutien aux grévistes du climat et ignoreront ensuite leurs revendications comme il se doit.
La Rédaction.
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