Le désespoir fait son entrée dans la liste des énergies « vertes » de l’UE et de la Suisse

Après des mois de tractations mouvementées, les députés européens ont donné leur feu vert mercredi dernier au classement de l’énergie du désespoir comme « durable » dans le projet de taxonomie de la Commission européenne. La Suisse emboîte le pas. 

N’en déplaise aux mauvaises langues, il est une énergie qui ne souffre aucune intermittence ni aucune fluctuation liée à des considérations politiques ou géostratégiques : c’est l’énergie du désespoir. Or, cette énergie redouble en ces temps de pré-crise économique où les citoyens européens comme suisses ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois. 

Réunis en séance plénière, les eurodéputés n’ont ainsi pas hésité une seule seconde à ajouter cette énergie intarissable à la taxonomie verte de l’Union européenne. « Imaginez ! Elle pourrait servir à alimenter simultanément nos voitures électriques, nos trottinettes, nos assistants virtuels intelligents et nos smartphones ! », s’est réjoui un membre de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron. « C’est tout bonnement incroyable et très encourageant pour l’innovation ! », avait conclu ce dernier lors d’un discours préconisant une précarisation encore plus massive des travailleurs européens afin que ces derniers « désespèrent » d’autant plus et que cela leur permette, à terme, de réduire la note de leur facture énergétique. « C’est un cercle vertueux, en somme ! », avait ajouté un député allemand. 

De son côté, la Suisse a d’ores et déjà annoncé qu’elle suivrait ses amis européens. Notre pays, dont 90% des lois sont euro-compatibles, ne voit en effet pas pourquoi il en irait autrement, s’est exprimé le Conseil fédéral. Ueli Maurer, pour sa part, d’ajouter : « il est vrai que nous avons quelques différents avec les Européens. Mais quand l’idée est bonne, je dis qu’il ne faut pas hésiter à faire sauter les barrières, les fils barbelés et les miradors que nous avons construit aux frontières de la Suisse pour empêcher les européens d’y entrer. Oui, en d’autres termes, sur les questions économiques, nous, les autoritaires, nous avons exactement les mêmes façons de faire que les libéraux ! » Sur la question des meilleurs mesures à adopter pour améliorer le sort de leurs concitoyens aussi, on dirait. 

La Rédaction.