Le Grand Conseil vaudois a publié ses programmes scolaires pour la rentrée 2022. Conformément aux désirs de sa présidente, le fameux dialecte colonial remplacera l’Allemand, qui a perdu de sa superbe depuis 1945.
Alors qu’une résolution du groupe PLR vaudois souhaitant que les député-e-s au Grand Conseil ne s’expriment plus qu’en imitant des accents africains – « afin de rendre les séances plus fun », ont-ils argumenté – est en cours de traitement, la présidente Laurence Cretegny a fait étalage de toute son expertise en la matière, mardi soir, lors d’un hommage au formidable tableau de chasse du chancelier d’État sur le point de prendre sa retraite.
Rappelant tout d’abord au bon souvenir de tous ceux qui n’avaient pas lu la version originale de Tintin au Congo qu’il faut être sage et se lisser les cheveux pour espérer un jour arborer la houppette de Tintin, la première citoyenne du canton a conclu sa déclaration en réitérant son soutien aux nouveaux programmes scolaires pour l’année 2022, lesquels font notamment la part belle à l’apprentissage du « parler petit nègre », un idiome artificiel inventé durant la colonisation.
En effet, face à l’échec pédagogique de l’apprentissage de l’allemand qui, de toute manière, n’est parlé que par une centaine de millions de personnes dans le monde, l’apprentissage de cette nouvelle langue n’est pas dépourvu d’intérêt. L’Afrique compte 1,2 milliards de personnes dont les dialectes, si l’on en croit Hergé, se résument en des variations du très noble français : « Li sorcier li dedans ? … Li très méchant ! Moi me demande quoi y en a se passer dans cette case ». Qui plus est, l’Afrique reste, malgré la tentative d’Arthur Rimbaud d’y vendre des armes et celle de Louis-Ferdinand Céline d’y pratiquer la thanatopraxie, largement inexplorée ! D’une part, donc, les élèves francophones n’auront aucun mal à intégrer cette nouvelle langue ; d’autre part, elle leur servira à accomplir la mission civilisatrice pour laquelle ils sont nés.
Laurence Cretegny : « En apprenant les bases du ‘’parler petit nègre’’ dès le gymnase, nos enfants, qui de toute façon n’ont aucune chance de trouver un travail en Suisse, même après un master en thermonucléaire et dix années de stage non-rémunéré, bénéficieront de nouvelles opportunités ! ». De se citer en exemple : « Mes parents et moi-même avons beaucoup donné à l’Afrique, ceci parce que nous communiquions sa langue ! J’ai moi-même fourni plus d’une centaine de stylos bille à des enfants dans le besoin ; j’ai vu l’émerveillement dans leurs yeux ! L’un des parents m’a même proposé d’adopter son enfant mais Angelina Jolie et Brad Pitt m’ont chipé le gamin sous le nez ! ». Et de conclure : « Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, où j’ai grandi, je parlais comme ça et personne ne s’est jamais plaint ! ».
Convaincus, les députés au Grand Conseil vaudois ont invité la conseillère d’État en charge de l’éducation, Cesla Amarelle, à faire en sorte que tout soit prêt pour que nos têtes blondes développent, cultivent et entretiennent, dès la rentrée 2022, ce qu’ils ont appelé l’Amour Nègre*.
La Rédaction.
*Une référence à peine aussi voilée qu’une afghane au bestseller de Jean-Michel Olivier : L’Amour nègre.
Illustration : « Colonies Françaises – L’Algérie » by manhhai is licensed underCC BY 2.0
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