Les Valaisans sont priés de rester chez eux l’hiver prochain, demande du département de l’économie et de la formation afin stimuler le tourisme et doper les finances du canton ; lesquelles ne manqueront pas de ruisseler, précise le conseiller d’État Christophe Darbelley en oubliant toutefois de dire dans quelle(s) poche(s).
Les Valaisans sont invités à rester chez eux l’hiver prochain pour laisser plus de place aux touristes sur les pistes de ski, a appris ce matin la Rédaction de la Biturne de Genève. Le ministre de l’économie et de la formation, Christophe Darbelley, a en effet paraphé ce week-end, plus précisément samedi soir vers trois heures du matin à la sortie du carnotzet d’un pote actif dans l’hôtellerie-restauration, une directive demandant à ses administrés qui, dans le document, sont désignés sous l’appellation de « gueux », « mon bon peuple » ou encore « indigents », de s’abstenir de « monter sur les pistes » la saison prochaine. À la place, il les invite à préférer des « activités nazes » comme le surf à Alaïa Bay ou le Bowland de Martigny.
A priori spontanée, cette demande fait néanmoins partie d’un plan plus conséquent et même complètement machiavélique élaboré par le département de l’économie et de la formation (DEF) pour attirer encore plus de touristes fortunés et leur soutirer un maximum d’argent afin de faire profiter la population locale les notables du coin des retombées économiques de leurs dépenses faramineuses en nuitées et à-côtés comme des bouteilles de champagne coupées à l’eau gazeuse et facturées plus de mille fois leur prix de revient ou du vinaigre de table vendu à plusieurs centaines de fois son tarif ordinaire.
Pour cela, le DEF a mis au point une stratégie du tonnerre : dans un premier temps, séduire le touriste en lui offrant de nombreux avantages, comme la possibilité de se domicilier dans le coin et de bénéficier d’un forfait fiscal meilleur encore qu’au Luxembourg ; dans un second, le fidéliser en lui offrant un accès privilégié aux infrastructures valaisannes comme, la possibilité d’atterrir directement sur les pistes grâce à un monomoteur au départ de l’aéroport de Sion où le riche touriste aura préalablement garé son A345, pour ne prendre qu’exemple de la « liste des bénéfices à venir consommer en Valais » disponible sur le site du DEF. Grâce à tout ce dispositif, cela va sans dire, « les retombées économiques ne sauraient se faire attendre ! », se réjouit Christophe Darbelley, lequel explique que les efforts consenti par la population pour laisser les touristes skier en paix devraient très rapidement lui profiter : « Tenez, par exemple, vous voyez les saisonniers qui dormaient dans des vans l’année passée ? Eh bien, cette année ils seront dotés d’igloos IKEA ! Et ça c’est parce que nous avons réussi à attirer un gros bonnet du conseil d’administration de la boîte ! Pas mal hein !? » Édifiant, en effet ! Les Valaisans sont décidément en de très bonnes mains invisibles qui dirigent l’économie de sorte qu’elle leur profite toujours.
La Rédaction.
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