Malgré la douceur, l’enneigement des pistes devrait être assuré par un ballet d’hélicoptères sillonnant les montagnes helvétiques. Cela étant, la quantité de neige importée cette année en Suisse devrait être légèrement supérieure à celle de pétrole.
La neige, c’est comme le pétrole. Il faut aller la chercher là où elle se trouve. Et quand bien même la Suisse serait un pays de montagne, il n’y en a désormais plus ici. C’est pourtant toute une économie qu’il s’agit de faire tourner puisque, une fois n’est pas coutume, les règles du libéralisme – dont on croyait qu’elles étaient semblables aux lois de la jungle – imposent de sauver non pas le soldat Ryan mais les dizaines de stations de ski qui ont tout misé sur les sports d’hiver sans – là aussi personne n’avait jamais dit « gouverner c’est prévoir » – jamais s’interroger sur la pérennité de leur activité. À ce jeu-là la Confédération n’a cependant pas son pareil puisque, après avoir filé sans contrepartie 4 milliards de francs à des joueurs de pokers parfois producteurs et distributeurs d’énergie, celle-ci vient de rassurer une bonne partie des hôteliers valaisans et des Genevois détenteurs d’un chalet avec vue sur Zinal en garantissant l’enneigement des stations de ski… Par hélicoptère.
« Une bonne dizaine d’hélicoptères sont en chemin. Ils transportent avec eux chacun 5 tonnes de neige fraîche prélevée en Laponie », communique ainsi le département de la défense, de la protection de la population et des sports dirigé par la centriste Viola Amherd. « Ces derniers devraient arriver dans la soirée et repartir demain matin direction Abu Dhabi – NDLR : où le Sheikh fabrique actuellement de la neige artificielle. Pour après-demain, on n’a pas trouvé plus près que l’Ontario. Bref, les plans de vols sont établis jusqu’à fin mars. Je peux vous assurez que vous skierez cet hiver ! », conclut la ministre.
Cela étant, les importations de neige devraient légèrement dépasser celles de pétrole brut cette année. Enfin… Pourvu que la Suisse bénéficie d’un nombre suffisant d’hélicoptères dédiés à l’enneigement de ses pistes de ski. « Le contrat avec Dassault Aviations pour un millier d’hélicoptères à l’horizon 2050 est d’ores et déjà signé », rassure cependant la conseillère fédérale, laquelle ajoute que des arrangements avec le constructeur français ont été conclus pour disposer de suffisamment d’engins cette année déjà. « Une option avec priorité d’achat sur 500 autres hélicos est également conclue en cas d’accélération du réchauffement climatique ! », se félicite aussi cette dernière.
Si avec des dirigeants aussi compétents la fin de l’humanité advient quand même, c’est qu’on ne l’aura cette fois-ci vraiment pas vu venir…
La Rédaction.
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