Chokbar de bz après qu’ils ont appris qu’ils étaient responsables d’autant de pollution que les deux tiers des personnes les plus pauvres de la planète, les ultra-riches de tous les pays – unissez-vous ! – promettent de faire des efforts pour réduire leurs émissions de CO2. Leur objectif : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 21’458.
Ils n’en ont peut-être pas l’air mais ils sont également dotés d’un petit cœur, de bras, de jambes, de deux yeux, de malformations génétiques inhérentes à l’endogamie qui règne au sein de leur classe sociale, de poumons et parfois d’un cerveau utile à d’autre tâche que celle d’accumuler. Les ultra-riches, soit les septante-sept millions de personne qui participent du cercle très fermé des 1% les plus fortunés de la planète, sont en effet des êtres humains comme vous et le stagiaire qui a écrit ces quelques lignes. À ceci près que ces derniers émettent annuellement l’équivalent du CO2 de cinq milliards d’individus, soit environ deux tiers de l’humanité, comme il est possible de le lire dans le dernier rapport Oxfam traitant de l’« égalité climatique » ou, formulé autrement, de la manière dont une bande de ploucs sans aucun frein à leur piètre imagination bourgeoise aucun n’en font qu’à leur tête et détruisent, par la même occasion, notre belle planète Terre.
« Ce n’est pas possible, je roule en scooter hybride ! », a toutefois démenti, en apprenant qu’il était visé par le rapport, un certain Christian L. « Personnellement, je fais ma part : mon jet privé vole au biocarburant », a quant à lui déclaré publiquement un autre individu dissimulé sous le pseudonyme de Christian C. « Il doit y avoir erreur sur la personne, je travaille dans la finance durable », s’est alors défendu un troisième au physique de bodybuilder, lequel se fait appeler Marc W.
Trop accablants sont cependant les éléments qui les incriminent. Voilà pourquoi, quelques minutes seulement après qu’ils ont déclaré qu’ils n’avaient rien à voir avec la massacre de la vie su Terre, nos ultra-riches ont pris soin de corriger leurs premières déclarations ; sait-on jamais, des fois qu’ils soient un jour jugés et reconnus coupables de leur inaction climatique, eux qui siègent dans l’intégralité des organes de décisions qui existent sans jamais se soucier le moins du monde de l’impact climatique de leurx choix : « Pardon ! Je n’embarquerai plus que sur des bateaux de croisière durables ! », s’excusait alors le premier. « Quant à moi, je ferai désormais du coavionnage ! », redoublait le deuxième. Et donc, comme il fallait s’y attendre, le troisième ajouta : « Khlass la finance durable ! J’investis désormais dans le Bitcoin ! » Tous promirent, cela étant, de « faire des efforts » afin d’atteindre la neutralité carbone à l’orée 21’458 après JC. Et tout est ainsi bien qui finit bien. Le monde ne peut décidemment que fonctionner à merveille avec des personnes aussi au fait de leurs responsabilités mais surtout – et c’est peut-être le plus important – capables de se remettre fondamentalement en question.
La Rédaction.
