Economie

L’Union patronale suisse veut instaurer la semaine anglaise

Fini l’oisiveté ou de passer son samedi matin à regarder junior prendre un 17-0 à son match de foot contre le FC Pétaouchnok. Pour l’Union patronale suisse, il en va en effet de la prospérité économique – NDLR : des conseils d’administration et des patrons – d’adopter la semaine de cinq jours et demi, dite « anglaise ».

On pensait patrons et conseillers d’administrations incapables d’écrire autre chose que des banalités ou des discours sur comment faire un travail qu’ils n’ont, pour la plupart, jamais effectué eux-mêmes. Ce lundi, ces derniers ont pourtant bel et bien présenté huit « mesures concrètes » pour pallier la pénurie de personnel qualifié en Suisse. Parmi elles, l’introduction de la semaine de cinq jours et demi, dite « anglaise » – car ces nigauds de rosbifs ont toujours été très dociles vis-à-vis de ceux qui possèdent les moyens de production. 

« Pour conserver notre niveau de prospérité économique, il faut que ceux qui travaillent pour nous travaillent plus longtemps ! », a ainsi déclaré, non sans un fort accent suisse allemand, Valentin Vogt, président de L’Union patronale suisse (UPS), à qui l’on a offert une tribune comme il est coutume de le faire quand des gens en costume n’ont pas grand-chose de pertinent à dire mais souhaitent tout de même le dire. « Car c’est ainsi, plus on travail, plus on gagne d’argent ! Or, le temps de travail moyen a baissé de 3.9% entre 2010 et 2019. Nous gagnons donc actuellement moins d’argent ! », a ensuite ajouté celui qui, bien que sa courte biographie précise qu’il soit « entrepreneur indépendant » et titulaire d’une « licence économique » obtenue en 1984, ignore néanmoins tout du concept de productivité du travail. Lequel dit, en substance, la possibilité d’utiliser les ressources humaines de manière plus efficiente pour produire le même résultat et, cela étant, permettre de libérer de leur temps afin qu’elles le réallouent à quelque chose qui les passionne un peu plus que de travailler pour un patron comme lui. 

À sa décharge, l’Université de Saint-Gall préférait sans doute jadis enseigner les meilleures punchlines à adresser aux régimes politiques socialistes que d’apprendre à ses étudiants les rudiments de l’économie.

La Rédaction. 

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