Politique

« Mon nouveau parti politique s’inspire de ceux des années 30 ! » : Luc Barthassat se confie

L’ancien conseiller d’État fonde un nouveau parti à Genève. Ce dernier s’appellera Civis et se donne pour objectif de conjuguer la politique au futur antérieur. Entretien à bâtons rompus.

La (R)édaction : Bonjour Luc, comment allez-vous ?

(L)uc (B)arthassat : C’était mieux avant !

R : Bonjour Luc, comment allez-vous ?

L.B : Je disais, les présentations c’était mieux avant !

R : Pourquoi donc ?

L.B : Avant vous m’auriez accueilli avec une teille de champagne, trois grammes de coke et quelques femmes patientant tranquillement derrière la porte en attendant que les hommes finissent de discuter !

R : Eh bien, si vous y tenez tant, je peux appeler mon dealer ?

L.B : Non non, c’est bon, j’ai arrêté !

R : Tant mieux, la drogue c’est mal. Bref, si nous passions aux choses sérieuses ? 

L.B : Les filles déjà !?

R : Nonnnnnn, pas ça Luc, concentrez-vous… Nous allons commencer par une question simple : vous venez de fonder un nouveau parti du nom de Civi…

L.B : CIVITAS ! LE PARTI DES VRAIS BONHOMMES !!!!

R : Bien… Bien… C’est un slogan comme un autre… On n’est pas là pour juger. Eh bien parlez-nous de la genèse de votre parti politique. Quels sont, par exemple, les raisons qui ont présidé à sa fondation ?

L.B : LA POLITIQUE, C’ÉTAIT MIEUX AVANT !

R : Très bien, mais est-ce que vous pouvez arrêter de crier, s’il vous plaît. Nous sommes à trente centimètres… Quand bien même vous chuchoteriez, je vous entendrai…

L.B : TU SAIS CE QUI FAIT 30 CENTIMETRES AUSSI !?

R : Non, mais j’ai ma petit idé…

L.B : MA BITE !

R : Classe. Est-ce qu’on peut revenir à notre interview s’il vous plaît ? 

L.B : OKAY !

R : Et, au risque de me répéter, est-ce que vous pouvez parler moins fort ? Je ne suis ni sourd ni onaniste…

L.B : D’accord, d’accord, c’était simplement pour me donner un genre… Vous savez, je crois que les jeunes aiment bien quand les gens crient. Ça fait le buzz, en général, les gens qui crient. Et je veux m’attirer leur sympathie pour qu’ils votent pour moi et les quarante candidats que je compte présenter sur la liste Civitas au Grand Conseil.

R : Okkkkay. Et vous ne pensez pas plutôt qu’un programme… Allez, au hasard, « écologique » par exemple, est mieux à même de vous attirer la sympathie des jeunes gens que le simple fait de crier pour faire le buzz sur les réseaux sociaux ?

L.B : Non. Selon une étude, le meilleur moyen d’inciter les jeunes à voter pour moi, c’est de crier, et de crier plus fort que les autres candidats !

R : D’accord… Et est-ce que je peux savoir d’où vient cette étude ?

L.B : DE MON CUL !

R : Luc, on avait dit qu’on arrêtait avec les cris…

L.B : Rooooh ça va, c’était pour rigoler. Tiens, demandez-moi si j’ai les boules d’avoir échoué à me faire réélire au Conseil d’État en 2018 !

R : Vous avez les boules d’avoir échoué en 2018 ?

L.B : Tadammmmmm ! 

R : Naaaan Luc, remettez votre bermuda s’il vous plaît… Cette interview est aussi destinée aux moins de 18 ans… 

L.B : (Remettant son bermuda)

R : C’est par correct Luc, il y a des enfants qui nous lisent… 

L.B : Ah je plaisanteuuuh ! Ça vaaaaa !

R : Bref, passons… Vous disiez donc que « la politique c’était mieux avant », pourquoi ?

L.B : Parce qu’avant j’étais conseiller d’État !

R : C’était donc mieux quand vous y étiez ?

L.B : Sans aucun doute ! Quand j’étais conseiller d’État, on savait où se situait la gauche et la droite : à ma gauche ! Désormais avec les libéraux qui se mettent à l’écologie et les socialistes qui se mettent à défendre le libéralisme économique, on n’y comprend que dalle ! Ce que je veux, moi, c’est remettre les pendules à l’heure, d’été si possible, car les jours y sont plus longs et que, du coup, je peux griller des saucisses plus longtemps au hangar [ndlr : de Landecy, que Luc a récemment réaménagé pour y tenir des botellón] ! 

R : Très bien. Très bien. Je vois que vous entretenez une certaine nostalgie pour le passé. Avez-vous une période préférée dans cet imparfait que vous regrettez tant ?

L.B : Bien évidemment.

R : Oserai-je vous demander de quelle année, ou de quelle période il s’agit ?

L.B : Ce n’est un secret pour personne : ce sont les années 30 !

R : Et pourquoi donc ?

L.B : Cela va de soi. Dans toute l’histoire, les personnalités des années 30 n’ont pas leur pareil ! En plus, elles étaient incroyablement bien sapées ! Entre nous, je regrette le temps où le tailleur Hugo Boss habillait les plus grandes figures politiques. Aujourd’hui, les Verts débarquent au Grand Conseil en sarouels et les socialistes en fausses nippes Desigual. Tout fout le camp ! Aujourd’hui d’ailleurs, la situation est en tout point similaire à celle des années 30, juste après la Grande Dépression. Or, à cette époque, c’est l’ordre qui a permis de remettre les choses en place. Et moi, ce que je veux, c’est remettre de l’ordre !

R : Je vois, c’est donc un amour profondément marqué pour la politique et la mode des années 30 qui vous porte à désirer un futur, oserai-je filer la métaphore grammaticale, antérieur ?

L.B : Tout à fait ! 

R : Et, partant de ce constat, quelle politique entendez-vous mener ?

L.B : J’entends faire de la politique autrement ! 

R : C’est-à-dire ?

L.B : Je veux faire différemment !

R : Et encore ?

L.B : J’entends changer les choses !

R : Comment ?

L.B : Je souhaite changer de méthode !

R : Je ne suis pas sûr de vous suivre… Vous voulez ?

L.B : Adopter une nouvelle approche ! C’est pourtant clair !

R : Qui consiste à ?

L.B : À faire les choses autrement… Vous ne m’écoutez pas j’ai l’impression !?

R : Au contraire… Cela étant, je crois, Monsieur Barthassat,  que nous touchons à ce que les chercheurs appellent la saturation de notre entretien. Je vous remercie et vous souhaite bonne chance pour les élections !

L.B : Moi pas, vous n’êtes qu’une infâme journalope et un collabo’ du système reptilien dirigé par le roi des égouts de Genève !

R : Euh… Ok.

Fin de l’interview, un pugilat ayant éclaté entre l’ancien conseiller d’État et un ragondin s’était arrêté pour lui renifler la raie qu’il avait, à l’instar d’un plombier, dépassant de son pantalon.  

La Rédaction. 

Illustrations : montage : Par http://www.parlament.ch, Attribution, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=78412922 ; by ClimateVulnerableForum; capture d’écran « La Flambeau épisode »

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