La troisième banque de Suisse va valoriser à sa juste valeur la tendance lancée par son ancien patron, lequel avait notamment généralisé le minibar au travail et substitué les sorties en boîte aux traditionnelles sorties de boîte.
Pierin Vincenz (plus loin : Pierrot) n’a jamais été dans la tendance, mais toujours dans la bonne direction. Sur les questions de bien-être au travail, nul ne pouvait et ne pourra jamais rivaliser avec l’ex premier homme du numéro trois bancaire suisse…
En effet, quelques temps après son arrivée à la tête de la Raiffeisen en 2002, il généralisait le minibar au travail et mettait à dispositions de ses employé·e·s de nombreux remontants parmi lesquels des plateaux de poudre tonique bolivienne dont on dit qu’un stagiaire veillait expressément à ce que son galbe conserve la forme du Cervin.
En outre, l’année suivante, il inaugurait les « Vendredi Ibiza », tous les premiers vendredis du mois, journée durant laquelle tout le service se rendait, accompagné de Jean-Michel Blanquer, dans la ville éponyme via un vol EasyJet spécialement affrété aux frais des sociétaires. Mais sa mesure la plus innovante, introduite en 2005, fut sans doute de substituer les traditionnels dîners de boîte par des sorties en boîte, qui finissaientent presque toujours sur une tournée des lupanars du coin. Un style managérial que certains de ses détracteurs critiquent vertement mais qui a néanmoins porté ses fruits puisqu’à son époque, le taux d’absentéisme avait le mérite de tendre vers zéro.
Cela étant, qu’il nous soit permis de remettre l’Église au milieu du village de Colombey-les-Deux-Quelquechose : si le procureur zurichois (au demeurant, un pisse-froid qui n’a jamais pratiqué que le missionnaire) qui charge aujourd’hui le prévenu dénonce un « tour de Suisse des quartiers chauds » et une faute professionnelle grave, pour notre part, nous saluons un patron innovant et disruptif dans ses pratiques visant à favoriser la santé mentale de ses collaborateur·trice·s !
Au reste, la banque elle-même a déclaré qu’il ne fallait pas jeter le bébé avec l’eau du bain (à part si c’est un enfant de fascistes) et qu’elle ne renoncerait pas aux « bonnes pratiques » héritées de son ancien directeur. Dans ce qu’elle décrit comme un mouvement vers le mieux, elle a d’ores et déjà annoncé qu’environ la moitié de ses succursales seraient converties en assets hédonistes. Traduction : la moitié de ses agences seront transformées en clubs échangistes. Un nouveau produit financier dérivé qui promet de faire des émules, et beaucoup d’heureux·ses.
La Rédaction.
Illustrations : « Prostitutes dance for prospective clients in a bar in the red-light district, Pat Pong, Bangkok, Thailand. » by axlright is licensed under
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